recueillie de plusieurs bons Autheurs Italiens. Par PIERRE SOULAS, Interprete és langues Françoise & Italienne. A Monseigneur le Reverendissime Evesque de Poictiers.
Autore:
Pierre Soulas | Soulas Pierre
L’edizione è priva di indice. Questa la partizione dei contenuti:
Fautes survenues en l’Impression. [f. 1v]
A tres Reverend Pere en Dieu, Messire Henry Loüis Chastaigner de la Roche-Pozay, tres-digne Evesque de Poictiers. [f. 3-4r]
Ad Petrum Soulatium virum linguarum peritissimum. Hendecasyllabi. [Stephanus Rifaldus] [f. 4v]
Sonetto del signor Bernerio della Bruzza. All’autore. [f. 5r]
A monsieur Soulas sur sa Grammaire Italienne. Sonnet. [f. 5v]
Grammaire et instruction italienne. f. 1r
Des lettres, et de leur prononciation.
Observations en la langue italienne. f. 3r
De la mutation et changement des lettres. f. 4v
Des Apostrophes. f. 5v
De l’addition des lettres. f. 7r
Des parties d’oraison. f. 7v
Des articles.
Le singulier. Le plurier. f. 8r
L’autre. Le feminin. f. 8v
LA DECLINAISON des noms. f. 9r
Le singulier. Le plurier.
Le feminin. Les Noms propres et infinits. f. 9v
Des Noms diminutifs.
Des genres. f. 10r
Des comparatifs. f.10v
DES PRONOMS, ET DE LEUR DECLINAISON. f. 11r
Les primitifs. Le singul. ie, moy. Le plur. nous.
LES POSSESSIFS. f. 11v
LES DEMONSTRATIFS. Le singulier, il, & luy. Le plurier, ils, & eux.
Le feminin elle, elles. f. 12r
Chi, qui & quelle, de tout genre, de tout nombre & personne. f. 12v
Le relatif masculin, lequel. Le feminin, laquelle.
DES CONIUGAISONS. f. 13r
[...] du verbe Havere, avoir. [...]
[...] du verbe essere, estre. [...] f. 15r
[...] premiere coniugaison [...] f. 17r
La seconde Coniugaison [...] f. 18r
La troisiesme Coniugaison [...] f. 19r
La quatriesme Coniugaison [...] f. 20r
OBSERVATIONS ES Coniugaisons des Verbes. f. 21r
Des verbes Anomaux de la premiere Coniugaison. f. 21v
Les verbes Anomaux de la seconde Coniugaison. f. 22v
Les Anomaux de la troisiesme Coniugaison. f. 25r
Les Anomaux de la quatriesme Coniugaison. f. 25v
Des Verbes passifs. f. 27r
La construction des parties d’Oraison. f. 27v
Des Articles.
Des Noms. f. 28v
Des Pronoms. f. 29r
Des Verbes. f. 31v
Des Adverbes. f. 35r
Des Prepositions. f. 35v
Des Interjections. f. 37r
Les Noms numeraux et Ordinaux.
Lo Specchio del Ragionamento Vangelico, overo lo Stimolo d’Amore, tradotto di Latino in Italiano, dal R. P. F. NICOLO AURIFICO Senese Carmelitano. f. 38r-44r
IL TRIONFO DELLA DIVINITA. Di M. F. Petrarca. f. 44r-46v
Oratione ad Iddio f. 46v-48r
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GRAMMAIRE
ET INSTRUCTION
POUR COMPRENDRE EN
bref la langue Italienne; recueillie de
plusieurs bons Autheurs italiens.
par Pierre Soulas, interprete és langues
Françoise Italienne.
A
Monseigneur le Reverendissime Evesque
de Poictiers.
A POICTIERS,
Par IULIAN THOREAV, Imprimeur
du Roy & de l’Université. 1616.
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FAUTES SURVENUES
en l’Impression.
PAge 14.a.li.15. lisez haurei pour haurei
Page 14. a. ligne 17. lisez haueria pour
haueria.
Page 16. b lig.3 lisez faremmo pour faremo
Page 29. b ligne 2. lisez au 2. mot ridi & au
dernier ridano pour rida, ridiano.
Page 20. b. lig. 2. lisez sentì pour sente.
Page 33. a. ligne 15. lisez satisfacesse pour
satisfa esse.
page 36. a. ligne 26. lisez Pompeo pour
Pompeio.
Page 40. b. ligne 25. lisez ingiuriato pour
ingiurato.
Page 43. b. lig. derniere lisez proprie pour
propre.
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A TRES REVEREND
PERE EN DIEV, MESSIRE
Henry Loüis chaftaigner de
la Roche-Pozay, tres-digne
Evefque de Poictiers.
MONSIEURS, Encore que ie n’aye le bon-
heur d’estre honoré de votre cog-
noissance; si est=ce que sans auoir
egard à vostre grandeur et dignité, ains seu-
lement à vostre benigninté naturelle, allez cogneue
et experimentée d’un chascun, i’ay osé prendre
la hardiesse de mettre au iours soubs les auspices de
vostre nome, le present liuret, non entierement de
mon industrie, mais de celle de plusieurs bons et
excellents autheurs; du labeur desquels, à l’imi-
tatio des auettes, i’ay recueilli les fleurettes les plus
odoriferantes pour en coposer un deux miel pour les
curieux d’une langue si excellente et polie comme
est l’Italienne, de laquelle sans doute vous meritez
A ij
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d’estre esleu pour Patron, protecteur etconserua-
teur, non en ce païs seulement, mais par tout et
en tout lieu, l’ayant sucée et sauourée avec la dou-
ce nourriture de vos tendres années, y adioignat
l’intelligence parfaicte que vous auez de plusieurs
autres langues et sciences, propres et necessaires
à un seigneur de vostre qualité; ce quim’a donné
courage de vous dedier et consacrer ce petit ou-
vrage, bien qu’indigne de vos merites; mais afin
qu’armé de vostre authorité, il puisse librement et
sans contredict d’aucun, voyager et cheminer ça
et là en toute asseurance. Ie ne doute point que
plusieurs ( si ce n’est pour vostre respect) ne me
viennet attaquer et reprocher que ie n’ay iamais
voyagé en Italie, pour puvoir assez amplement
discourir de ceste langue, et en sçavoir donner as-
sez suffisants enisegnements; mais hardiment leur
respondray= ie, que plusieurs y ont seiourné deux et
trois ans, ou plus, qui à peine sçauroient donner
une seule raison de ce qu’ils disent touchant la lan-
gue Italienne, encore qu’ils parlent assez bien, et
plus promptement que ie ne sçaurois faire avec
toutes mes regles de grammaire, et leur feray
confesser que les regles et raisons peuvent plus
donner d’intelligence en icelle (comme außien tou-
tes autres) en deux ou trois moys, que l’usage seul
en un an, encore qu’il ne soit à mespriser, car c’est
le maistre de toutes sciences: mais quiconque y aura
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employé trois moys par une bonne methode, (pour
en sçavoir les principes) il fera en bref un mer-
veilleux profit en la lecture des bon livres, et en
l’exercice de discourir avec ceux qui en ont fait une
bonne praticque et longue habitude. Ce que ie
sçay par experience, l’ayant apprise d’un tres bon
maistre Toscan, grand patricien en l’art et metho-
de d’ensegner ladite langue,, delaquelle ayant de-
puis quelques années fait essay à l’endroit de quel-
ques gentils=homme qui m’ot employé pour cest effet,
ie me suis proposé (outre la profeßion que ie fay
d’enseigner la langue Françoise aux estranger)
d’apporter toute diligence à l’endroit de ceux qui
me feront l’honneur de m’employer pour l’instru-
tion d’icelle. Ce qui m’a meu d’en dresser ce bref
traicté, n’en pouvant aisement recouvrer en ces
quartiers d’autres pour la commodité des amateurs
de ladite langue; et apres avoir long temps songé
et ruminé en moy= mesme qu’elle savue. garde ie
pourrois prendre contre les enuieux, ie n’en ay trou-
vé aucune plus asseurée que la vostre; soubs lequelle
faisant voile , ie vous supplie d’agreer cest essay de
mes forces, et ne mesurer la grandeur de vos me-
rites à la bassesse de mon esprit, lequel pour comble
de sa gloire, me coseille de demeurer eternellment,
MONSIEUR,
Votre tres=humble & tre obeissant
serviteur, P. SOULAS.
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AD PETRUM SOULATIUM
virum linguarum peritissimum
Hendecasyllabi.
ILle Burdegalæ optimus poëta
Omnium pater elegantiarum,
œlicé negar esse posse quemquam
Qui Palæmonis explicare tentat
Artem, & Grammaticæ docere leges.
Sed quidquid lepidi iocosa vatis
Velit Musa loqui, & probare nobis,
Tu nulli potes inuidere quidquam:
Namque Grammaticæ aureus libellus
Gallica simul Italâque linguâ
Tantam terrahit ad beatitatem,
Tibi ut debeatinuidere seclum.
STEPHANUS RIFALDUS
in pictavensi curia præsidali caussarum Patronus.
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SONETTO DEL SIGNOR
Bernerio della Bruzza.
ALL’AUTORE.
D’un gran sollazzo e d’un raro diletto,
impisti hoggidi con sublime carte
Gli spirti, tatti d’un si nobil’arte,
che mai dal ciel nè fù tal’eletto.
Hor in forte schiera, od hora soletto,
per la Toscana nissuno si parte;
in questo libro viue d’ogni parte
L’alto Petrarca, di virtù ricetto.
Felici noi che tanto thesoro
Havem di fortuna, che tutto diede,
Mostrandod’honor il rio giocondo:
Mà più felice chi tal Padron chiede,
il cui nome più risplendente ch’oro,
Di viui raggi illustra tutto’l mondo.
FEDE E COSTANZA.
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A MONSIEUR SOULAS
sur sa Grammaire Italienne.
SONNET.
Comme in un parterre de fleurs
parmi les fresches herbettes,
on ressent les plus tendrelettes
rendre de bien douces odeurs.
Ainsi aux iardins des neuf sæurs
on recueille mille fleurettes,
et bien souvent les plus simplettes
ont plus d’odorantes douceurs.
C’est ce que ie trouve en ton livre,
où d’un bel art tu fais revivre
ce que les toscans t’ont appris.
Et si l’æouvre semble petite,
Elle est pourtant d’un grand merite,
A ceux qui en sçauvent le prix.
DE LA COINDRIE.
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GRAMMAIRE
ET INSTRUCTION
ITALIENNE.
Des lettres, et de leur prononciation.
LES ITALIENS ont seulement
vingt lettres, & quelques fois
vingt & une, se servants de x,
mais rarement.
A, b, c, d, e, f, g, h, i, l, m, n,
o, p, q, r, s, t, u, z.
REIGLE GENERALLE
Les lettres Italiennes ont les mesme son
que les Françoise & Latines, & s’ex-
priment & prononcent toutes entierement
A
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GRAMMAIRE
en chasque syllabe & diction comme elles
s’escrivent, exceptées quelques une cy
aprés declarées.
exception premiere.
Ce & Ci, sonnet comme tche, tchi, en
françois, comme par exemple, Cicerone, qui
se prononce comme si l’on escrivoit tchi-
tcherone.
exception 2.
Che, & chi en Italien, se prononcent
comme que, & qui en françois, exemple,
chiche, qui se prononce comme quique en
françois.
exception 3.
E, est brefue à la fin, & sonne au com-
mencement & au milieu ( si elle n’est de-
vant deux consonantes) comme en fran-
çois, exemple, riverentemente, et è avec un
accent est long comme en latin & en fran-
cois, exemple, ré, poté, etc.
exception 4.
G. devant e, & devant i, se prononce
comme en françois, exemple, Georgio, mais
si h, est interposé, g se prononce rudement,
& comme en françois gue, gui, exemple,
piaghe, ghiaccio.
G.devant li se prononce comme deux
ll entre i & une autre voyelle en françois,
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ITALIENNE. 2
exemple, giglio.
G devant n se prononce comme en
françois, exemple, ingegno, ognuno, excepté
neglerenza, ou g se prononce comme en latin
& en françois, comme aussi les dictions qui
viennent des latins.
Quand g est double, le premier sonne
comme un d. exemple, viaggio, comme
qui diroit viadgio, Ce qui arrive aussi au
simple; mais le d se doibt prononcer si
doucement du bout de la langue qu’on ne
le puisse oüir, exemple, fagiano un fatsan.
Exception 5.
H. n’aspire, pas comme en latin & en
françois, sinon és Interections ah, deh,
oh, ih, & semblable autres.
Exception 6.
I, devant une autre voyelle n’est iamais
consonante comme en françois, mais il re-
çoit un g devant soy qui luy baille force de
consonante, exemple, gioia, giusto, giustitia.
Exception 7.
T. devant i, se prononce comme en
françois, lors que suit une autre voyelle,
exemple, giustitia, attione; Mais au commen-
cement des mots ( comme en françois )il
retient sa prononciation naturelle avec les
composez, exemple, tiene, ritiene, comme
a ij
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GRAMMAIRE
aussi apres s, et aux premieres & secondes
personnes du futur optatif, exemple, bestia
quistione, prestiamo, prestiate; avec les mots
suivants, natio, pour nativo, mallatia, saettia,
Cintia, Corintia.
Exception 8.
{Estant voyelle, se prononce{
comme ou en françois, e-
xemple, virtù
V.{Estant consonne, elle se pro-{
nonce comme en latin ou en
françois. exemple,
Exception 9.
Z. au commencement, & quelquefois
au milieu ( estan simple ) se prononce dou-
cement comme en françois, exemple,
zenone, mezo.
Toutefois il se prononce quelquefois
assez rudement comme l’usage l’enseignera,
exemple, zio, zoppo: Quand il est double,
le premier se prononce presque comme t.
& l’autre fort rudement, exemple, bellezza,
comme si l’on escrivoit belletsa: ce qu’il
faut aussi observer quand il se met apres
une autre consonante, apres laquelle il se
prononce comme ts. exemple, prudenza,
comme si l’on escrivoit prundentsa.
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ITALIENNE 3
OBSERVATIONS EN LA LANGUE ITALIENNE.
Il faut observer que la penultiesme syll-
be est ordinairement longue, exceptées
le dictions qui font presque du tout lati-
nes,qui s’accordent avec icelles, comme
Angélica, bâcia, câmera, etc.
Comme aussi les syllabes qui ont deux
consonnes apres soy; comme faccia, fatto.
Et de plus l’antepenultiesme des troi-
siesmes personnes des verbes, comme áma-
no, amávano, amàrono, etc.
Et finablement celles qui font marquées
d’un accent lesquelles font toutes longues,
comme amò, amerò, amerà, etc.
Il faut aussi observer aux coniugaisons,
que la plus grand part des verbes italiens
s’accordent avec les françois, àsçavoir
ceux de la premiere coniugaison, avec ceux
de la premiere, changeants er an are, c’est
à dire, s’ils se forment du verbe françois,
comme est la plus commune reigle, exem-
ple, aymer, amare, prester, prestare,manger
mangiare, lesquelles peuvent aussi descendre
des latins amare, prestare, manducare, en
changeant quelque lettre ou syllabe.
il y en a toutefois plusieurs qui vien-
A iij
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nent des latins, & en retiennent la termi-
son à l’infinitif, ce que l’usage enseignera à
ceux qui n’ont la cognoissance de la langue
latine, comme amare, laudare, ou lodare, etc.
Il y en a d’autres que l’usage enseignera
aussi, lesquelles ont quelque formation parti-
culiere, comme, caricare charger, inchiodare
cloüer; lesquelles tiennent en partie du fran-
çois, & en partie du latin.
Les Autres coniugaisons s’accordent aussi
quelquefois avec les autres verbes fran-
çois, comme fare faire, dire dire, sentire sentir:
mais ils s'accordent plustost avec les latins,
comme l’on pourra cognoistre par l’usage
& bon exercise.
Les noms s’accordent plustost avec les
Latins qu’avec les françois, se formants
de l’ablatif de noms latins, comme, libro,
scrittorio, penna, patre ou padre. En quoy
ceux qui entendent la langue latine doib-
vent notter que quelques noms de la troi-
siesme declinaison qui croissent d’une syl-
labe au genitif, & par consequent à l’ablatif,
reiettent ladicte syllabe, example, corpo,
capo, tempo, au lieu de corpore, capite, tempore
Et quelques autres que l’usage enseignera.
Les noms françois en e se changent en
a comme porte, porta, fenestre, fenestra ou
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ITALIENNE 4
finestra, lesquelz viennet toutefois plus-
tost del latins.
Les noms françois en é avec un accent
se terminent en italien en à avec un ac-
cent aussi, comme authoritè autorità fidelité
fidelità ou fedeltà. etc.
Il faut noter que les noms se terminent
au singulier en a, ou en e, ou en o, comme
amica, amore , amico.
Le plurier des noms terminez en a se ter-
mine en e, comme amice, celuy des noms
en e & en o se termine en i, comme amori,
amici, Exceptez la spetie le spetie, la temperie,
le temperie, la congerie le congerie, l’effigie.
Les noms en à, è & ù. avec un accent,
ont le plurier sembable au singulier, com-
me autorità, Rè vitrù tant au plurier qu’au
singulier, lesquelz font former des latins
par abstraction de syllabe, de autoritate, rege,
virtute, desquelz on use ancores en poesie.
Il y en a aussi quelques uns qui ont deux
terminaisons au plurier, comme, i diti & le
dita, i paij & le paia, masculins & feminins
au plurier, & plusieurs autres que l’usage
enseignera.
Les noms terminez en io au singulier,
reiettent o au plurier, comme usuraio usurai.
Quelques noms changent o en i comme
A iiij
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GRAMMAIRE
essempio essempi, & essemplo essempli.
Huomo faictau plurier huomini.
Les noms qui ont u devant la derniere
syllabe, reçoyuent o devant i au plurier,
comme bue buoi.
Les noms qui ont c, ou g, devant la der-
niere voyelle, reçoyuent souvent h devant
ycelle, exemple, fuoco fuochi piaga piaghe,
exceptez toutefoys quelquels uns, comme
amico amici, nemico nemici.
De la mutation et changement
des lettres.
Quand deux consonantes de diverse na-
ture se mettent ensemble en latin ou
en françois, les Italiens chagent la premiere
en la nature de la suyvante, comme obtenir,
obtinere, ottinere, acte, actum atto, excellent,
excellens, excellentes. Et toutesfoys la secõd est
quelquefoys obmise, cõme en obuier, oviare.
M devant t se change en n comme en
redentor de redemptor ou p est osté, com-
me il se trouve aussi aux autres dictions qui
ont une consonne entre n & t, comme
estinto, de extincto.
Deux consonantes ne se mettent pas au
commencement d’une diction comme en
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ITALIENNE 5
latin ou en françois, sinon que l, ou r,
soyent apres la premiere consonante, ou
que s commence , exemple, salmo, de psalme, ou
psalmus, plebe, francese, spirito, scolare etc.
Troys consonantes ne seioignent pas en-
samble si la derniere n’est l, ou r, comme
par exemple, costante, de constant, ou constans
sepolcro, risplendente etc.
Quatre consonantes ne se suyvent ia-
mais, exemple, mostrare, de monstrare, En-
core que quelques uns s’en feruent, mais
mal apropos,
X. françois ou latin , au milieu d’une
diction, se change en double ss, ( s’il ne s’en
suit point d’autre consonante ) exemple,
Alexander Alexander, Alessandro autre-
ment il se change en un simple, cõme par
example Xerses Serse, Xenocrates Senocrate. etc.
Le lettre d, se met, souvent pour t, com-
me par example patrone et padrone, servitore
& servidore, virtute & virtude, cittate & cit-
tade, & generallement en tous les noms
qui peuvent obmettre leurs derniere syllabe
à la façon des precedents comme, virtù ou
virtute & virtude, città ou cittate et cit-
tade etc.
E, & i, se mettent aussy indiferemment
en plusieurs endroitz, comme, virtù ou
/ BEGIN PAGE 24 /
GRAMMAIRE
vertù, principe, ou Prencipe etc.
G. se met pour l, lors qu’il s’ensuit une
autre l, comme quelli ou quegli, belli ou
begli & bei, cavalli ou cavagli etc
O. se met aussy souvent pour au, com-
me, laude, ou lode, Paulo, ou Polo etc.
V, se met souvent pour p. & principal-
lement en poësie, comme, pour sopra, sovra,
soprano sovrano, opra oura, etc.
ZZ, se mettent pour gi, cõme, pour pa-
lagio on dit palazzo, pour pregio, prezzo etc.
Il ya aussy des lettres qui changent leur
place comme g apres l, exemple, tolgo ou
toglio en adioustant i apres l, comme aussi
apres n, exemple, piango ou piagno, un-
ghia ou ugna.
Des Apostrophes.
Les dictions finie par une voyelle
obmettent & perdent ceste derniere
voyelle a la façon des françoys, lors que
le mot suyuant se commence par une autre
voyelle, comme par exemple, altr’opinione
quand’amore, quando’l pianeta, quando’l vid-
de, pour altra opinione, quando amore, quando
il pianeta, quando il vide.
Il faut excepter de la reigle precedente,
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ITALIENNE 6
Apollo, collo, volo, affanno, animo, abisso,
pegno, sustegno, & souvent oscuro, duro, chiaro.
D. & t, se reiettent avec leur voyelle en
grande, grandi, santo, prode, frate, exemple,
gran cosa & gran cose, san Filippo, fra Michele,
pour grande cosa, grandi cose, santo filippo, fra-
te Michele.
Les liquides l, n, r, reiettent le plus
souvent o & e singulier à latin, encore qui’l
ne s’ensuyue aucune voyelle, exemple,
Signor Dio, io son contento d’un tale favore, pour
Signore Dio, io sono contento d’uno tale favore.
A se reiecte seulement en l’adverbe hora,
avec les composez.
L. se reiette au plurier par une double
contraction quand ll. double ou l simple
est mise devant, comme, pour quelli on
dict quei & que’, pour tali, tai & ta’.
l, se reiette aussy en gli, lors qu’il s’en
suit un autre i. & non autrement, exemple
gl’Italiani pour gli italiani.
Les voyelles qui ont un accent , ne sont ia-
mais reiettées cõme pietà alcuna, Poté essere.
Quand une voyelle est reiettée, si la di-
ction se finie en c, ou en g, & que la suy-
vante commence par e, ou par i, il faut
apres c, ou g, mettre h avec un apostrophe,
exemple, dich’io pour dico io, ou dic’io.
/ BEGIN PAGE 26 /
GRAMMAIRE
Quand en l’elision d’une voyelle s’ensui-
vent deux hh, le premier se doibt reitter,
exemple, c’honore; pour che honnore ou
ch’honore.
Quand une diction se commence par
in, ou im, il est permis de reietter la der-
niere voyelle du mot precedent, ou la pre-
miere du suyuant, exemple, lo’mperadore
ou l’imperadore, pour lo imperadore.
O, apres m, aux premieres personnes
des verbes, se peut reietter, comme aussy
quelque foys en huomo, exemple, amiam
la pace, huom forte.
Quand deux ll. se trouvent à la fin d’une
diction, l’on en peut reiter une avec sa
voyelle, pourvue que la diction suyuante
ne se commence point par une S avec une
autre consonne, ou par une voyelle, exem-
ples, bel tempo, quel cane, bello spettacolo, bell’
aere, pour bello tempo, quello cane, bello aere.
Quand aussy deux nn se rencontrent es
verbes, l’on en peut reietter une avec sa
voyelle, exemple, han timore, fan rapina
pour hanno timore, fanno rapina.
De mesme encore, quand deux rr se
trouvent aux infinitifs des verbes faicts par
cõtraction l’on en peut reietter un, Exem-
ple, por, pour porre, faict par contraction
/ BEGIN PAGE 27 /
ITALIENNE 7
de ponere, tor, pour torre, de togliere.
Quand l’article lo, apres la preposition
per, reiecte sa voyelle, la preposition re-
jecte r, exemple, pel mondo, pour per lo
mondo.
L’article plurier li, apres la preposition
per, ne rejecte point sa voyelle, mais quel-
quefois est rejetté tout entier, example,
pe’ piani, pour per li piani.
Quand un mot est composé de deux di-
ctions simples marquées d’accents. les deux
accents font conuertis en un, exemple,
cioè pour ciò é, cela est, c’est à dire.
Les troisiesmes personnes des preteries
simple terminez en rono, souvent reiettent
la derniere, & quelquefois les deux der-
nieres, & quelquefois aussi les trois der-
nieres, comme amaron, amaro, amar, pour
amarono; Et ceux qui se terminent en ero, se
changent quelquefois en ono, comme go-
dettero et godettono.
De l’addition des lettres.
L’On adiouste souvent la lettre d, apres
a,e,o, si la diction suivante commen-
ce par une voyelle, exemple, ad alcuno,
pour a alcuno, ce qui sonneroit fort mal,
/ BEGIN PAGE 28 /
GRAMMAIRE
ched egli, pour che egli: ned ella, pour ne ella:
od egli, pour o egli, etc.
L’on adiuste aussi quelquefois i devant
s qui a apres soy une autre consonne, et
principalement quand la diction preceden-
te est finie par une consonante, exemple per
ischerzo pour per scherzo. non istavan a casa,
pour, non stavano a casa. Ce qui ne s’ob-
serve pas tousiours en poësie. Petrarque:
vive in speranza debile e fallace.
La lettre s, estant adioustée & mise devant
une diction elle a la force d’une negation
comme des, mes, ou autre negation: en fran-
coys, exemple, prezzare priser, sprezzare mes-
priser & despriser, coprire couvrir, scoprire des-
couvrir Convenire, cõvenir, estre bien seant,
sconvenire, estre mal seant.
Des parties d’oraison.
Ceux qui veulent apprendre quelque
langue, doibuent sçavoir que c’est que
partie d’Orasion, comme, Articles, Noms
Pronoms, Verbes, Participes, Adverbes,
Prepositions, Interiections & Conion-
ctions.
Des articles.
/ BEGIN PAGE 29 /
ITALIENNE. 8
Les Articles sont certaines marques de
quelque chose demonstrative, ou signi-
ficative, Et sont ce que nous avons en fran
çoys, le, la, les, de, du, des, a, au, aux, Et en
italien il & lo, la, i, li, & gli , le, del, dello, al,
allo, dal, dallo, dei, de’, degli, ai, a’, agli, dai,
da’, dagli, et au lieu d’iceulx on met quelques
noms, ou pronomos cõme quello, colui, etc.
Les italiens ont double article masculin,
asçavoir il & lo dont il, avec ses obliques,
(asçavoir le Genitif, Datif & Ablat.) se met
devant les noms appellatifs qui se com-
mencent par une consonne, exemple, il
padre, del padre etc.
Et lo, avec ses obliques, se met devant
les appellatifz qui se commencent par une
voyelle, ou par une s ioincte a une autre
consonne, example, l’animo dell’animo, lo spiri
to, dello spirito, gli animi, gli spiriti etc.
Le singulier. le plurier.
Le Nom. il, le. i, & li, les.
Le genit. del, du. dei, & de’, des
Le Datif. al, au. ai, & a’, aux.
L’accusa. il, le. i, & li, les.
Le Vocat. o, o. o, o,
L’Ablatif. dal du. dai, & da’, des
/ BEGIN PAGE 30 /
GRAMMAIRE
L’autre.
Le nom. lo, l’ gli, les.
Le Genit. dello, del’ degli, des.
Le datif allo, al’ agli, & alli aux.
L’accusa. lo, l’ gli les.
Le Vocat. o, o, o, o.
L’Ablatif. dallo, del’ dagli, des.
Le feminin.
Le nom. la, la le les
Le genit. della, dela delle, des.
Le Datif alla, ala alle, aux.
L’Accusa. la, la le, les,
Le Vocat. o, o, o, o,
L’Ablatif. dalla, dela dalle, des.
Il ya aussi des articles infinis, asçavoir de,
a, & da, desquels on une comme en fran-
çoys de, & a, quand il est fait mention d’une
chose infinie, ou d’un nom propre, ou ap-
proprié, au genitif, datif & ablatif seule-
ment, comme s’ensuit
Le Gen. di, de. tant au singulier qu’au
Le Datif. a, a. } plurier, soit masculin,
L’Ablatif da, de ou feminin.
La
/ BEGIN PAGE 31 /
ITALIENNE 9
LA DECLINAISON
de noms.
Les cas du singulier font tout semblables,
comme aussi ceux du plurier, exemple:
Le singulier. Le plurier.
Le no. il i, ou li
Le Gen. del { { dei, ou de’ {
Le Dat. al signore, ai, ou à ignori.
L’Acc. il i, ou li
Le Voc. o { { o {
L’Abl. dal dai, ou da’
Le Nomin. l’amico, gli amici
Le Genitif, dell'amico, { degli amici
Le Datif, all’amico, agli amici
L’Accusat. l’amico, gli amici
Le Vocatif, o amico, { o amici
L’Ablatif, dall’amico, dagli amici
Le Nom, lo gli
Le Gen. dello { { degli {
Le Dat. allo scolare agli scolari.
L’Accus. lo gli
Le Vocatif, o { { o {
L’Abl. dallo dagli
B
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GRAMMAIRE
Le feminin.
Le Nom. la le
Le Gen. della { delle
Le dat. alla { tavola alle { tavole
L’Accus. la { le
Le Vocat. o o
L’Ablat. dalla dalle
Les Noms propres et infinits.
Le Nom. Giacopo. Piuma, & piume,
Le gen. Giacopo. { di piuma, & di piume.
Le dat. Giacopo. a piuma, & a piume.
L’Acc. Giacopo. piuma, & piume,
Le Voc. Giacopo. { o piuma, & piume.
L’Abl. Giacopo. da piuma & da piume.
Des Noms diminutifs.
ino, comme fanciullo, fanciullino.
{ ello, comme velo, velarello, paz-
Les noms zarello.
diminu- uzzo, comme superbo, superbuz-
tifs se ter zo.
minẽt en uccio, comme, gatto, gattuccio.
{ üolo, comme cane, cagnüolo.
olino, comme topo, topolino.
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ITALIENNE 10
de anitra, vient anitrocola.
de lepre, lepretto.
Les feminins changent o, en a, comme
fanciullino, fanciullina, pazzarello, pazzarella.
On Faict quelquesfois d’un diminutif, un
autre diminutif, comme pino, pinuccio, cag-
nuolo, cagnolino etc.
Les noms
qui ont { one, comme sciocco, scioccone
force de otto, comme giovine, giovinotto,
augmẽter { et giovanotto.
se termi- occio, comme graßo, grassoccio
nent en ozzo, comme bello, bellozzo.
Les feminins se terminent en a, comme,
bellozza.
Les noms qui accio, comme giovine, giovi-
signifiẽt cho- { naccio,
se meschante, asto, comme, filososo, filosofasto
se terminent iccio, comme giallo, gialliccio
en
Des genres.
Le Noms propres d’homme , ou d’office
d’homme , font masculins, comme Pietro
Giovanni, il Giudice, lo scolare, l’edificatore.
Les noms en e & en o venants des neu-
tres, ou des masculins Latins, font aussi
masculins, comme il fiume, l’honore, il Bij
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GRAMMAIRE
cavallo, lo scudo.
Excepté la mano, qui est feminin;
et le Pronom io, qui est commun.
Les noms propres de femme, ou d’office
de femme, comme Maria, Margareta, la
lavandaia, etc. font feminins.
Les noms terminez an a, comme tavola,
Et les noms en e des feminins latins, font
aussi feminins comme l’effigie, la vite.
Les adectifs an e font communs, comme
facile, docile, gentil-uomo, gentil=donna.
Des comparatifs.
Les comparatifs se forment comme en
françois, en adioustant più, ou meno,
exemple, forte, più forte, meno forte.
Il y en a trois qui s’accordent avec les
Latins, à sçavoir peggiore, maggiore, minore:
&un avec les françois, à sçavoir meglio, ou
megliore, lesquels toutefois se peuvent
aussi former selon la regle generale, comme
più buono, più cattivo, più grande, più piccolo
ou piccolo, etc.
Les comparatifs se construisent avec le
genitif en adioustant di, ou selon le fran-
çois, en adioustant che , exemple socrate fú
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ITALIENNE. 11
più savio di Diogene, ou che Diogene, egli ha
più libri di voi, ou che voi etc.
Les superlatifs se forment des superlatifs
latins, comme de fortissius , fortißimo, de
optimus, ottimo, & buonißimo.
Les superlatifs faisants comparaison de
quelque chose , se construisent comme en
françois, exemple, il meglior compagno del
mondo; le meilleur compagno du monde:
il meglior cavaliere della sua etade; le meilleur
cavalier de son aage.
DES PRONOMS, ET
DE LEUR DECLINAISON.
Les primitifs
Le singul, ie, moy. Le plur. nous.
Le Nom. io, { noi
Le Ge. di me, di noi
le Dat. a me,
L’accus. me, { mi, me { a noi, { ci, ce
L’abl. da me, noi, ne.
da noi,
Biij
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GRAMMAIRE
LE NO. tu, voi,
Le ge. di te, { di voi,
Le Dat. a te, a voi,
L’Accus. te { ti, te { vi, ve.
Le voc. tu, { voi,
L’abl. da te, voi,
da voi,
Se, est commun aux deux nombres, & sans
Nominatif.
Le Genitif, di se,
Le Datif, a se, { si, se,
L’Accusatif, se,
L’Ablatif, da se,
LES POSSESSIFS.
Mio, miei, mia, mie.
tuo, tuoi, tua, tue.
Suo, suoi, sua, sue.
Nostro, nostri, nostra, nostre,
Vostro, Vostri vostra, vostre.
LES DOMONSTRATIFS.
Le singulier, Le plurier,
il, & luy ils, & eux
LeNom. egli, ei, e’ eglino, ei, e’, eßi
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ITALIENNE. 12
Le Genit. di lui, di loro,
Le Datif, a lui, a loro.
L’Accus. lui, loro.
L’Ablat. da lui. da loro.
Le feminin elle, elles.
Le Nom, ella, ellene, esse
Le Genit, di lei, { di loro.
Le Datif, a lei, a loro
L’Accus. lei, et la, { loro
L’Ablat. da lei, da loro
essa, luy mesme,
ainsi, { di esso, de luy mesme.
essa, elle mesme,
di essa, d’elle mesme.
Questo, questi, questa, queste. { Cestuy-cy,
Cotesto, cotesti, cotesta, coteste. ceste cy,
Costui, costei, costoro ceux cy,
Cotestui, & costei, cotestei, { Ceste cy, &
cotestoro celles cy
quello, quelli, celuy la, ceux la.
quella, quelle, celle la, celles la.
colui, luy, coloro, eux
colei, elle, coloro, elles,
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GRAMMAIRE
Chiuche & chinche, quiconque,
Che, & checche. que, & quoy que
Chi che sia, & chi si sia qui que ce foit
Chi qui & quelle, de tout genre,
de tout nombre & personne.
Le nominatif, chi.
Le genitif, di cui.
Le Datif, a cui.
L’accusatif, chi.
L’Ablatif, da cui.
Le relatif masculin, lequel.
Le Nomin, il quale, li quali.
Le Genitif, del quale de’quali.
La Datif, al quale, a’ quali.
L’accusat. il quale, li quali.
L’Ablatif, dal quale, da’ quali.
Le feminin, laquelle
Laquale, della quale.
Le quali, delle quali.
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ITALIENNE. 13
DES CONIUGAISONS
La Coniugaison est une certaine façon
de lier, ou coniuger le verbs par
Mœufs, par Temps &, par Personnes,
tant au pluriere, qu’au singulier.
Les Mœufs font cinqu, à sçavoir , l’indi-
catifs l’Imperatif, L’Optatif , le Subionctif,
& L’infinitif,
Les temps font fix, à sçavoir, le present,
L’imparfaict, le parfaict simple, le parfaict
composé, le Plus que parfaict , & le futur.
Les Verbes auxiliares ( ainsi appellez.
parce qu’ils feruent à coniguer le autres
Verbes aux temps composez) on le mesme
usage qu’en françcois.
L’Idicatif du verbe Havere, avoir.
Le Present.
Le singulier. Le plurier.
l’ay. nous avons.
io ho, poët. haggio noi abbiamo, et have-
{ tu hai, { voi havete. (mo.
colui ha. coloro hanno.
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GRAMMAIRE
L’Imparfaict i’avoye.
io havéva, & avévo, noi havevàvmo.
{ tu avévi, { voi havevàte.
colui havéva, coloro havévano.
Le parfaict simple, l’eu.
io hebbi. noi havemmo.
{ tu havesti, { voi haveste.
egli ebbe, eglino hebbero.
Le parfaict composé; i’ay eu.
io ho avuto, noi habbiamo
{ tu hai avuto. { voi havete. { havuto
quello ha avuto, quelli hanno.
Le plus que parfaict, i’avoye eu.
io haveva noi havevamo
{ tu havevi { voi havevate. { havuto
quello aveva quegli havevano
Le Futur, i’auray
/ BEGIN PAGE 41 /
ITALIENNE. 14
haverò, haurò & harò. haveremo,
{ haverai, { haverete,
haverà. haveranno.
L’imperatif, aye.
habbiamo noi,
{ habbia tu, { habbiate voi,
habbia colui, habbiano coloro.
L’optatif.
Le premier present & impafaict :voles-
se iddio che. pleust à Dieu que i’eusse.
io haveßi, haveßimo,
{ haveßi, { haveste,
havesse, havessero.
Le second present & imparfaict,
i’auroye.
haverei, haurei & harei, haveremmo,
{ haveresti, * { havereste,
haverebbe, & haveria aerebbono, & riano.
/ BEGIN PAGE 42 /
GRAMMAIRE
Le premier parfaict, & plus que
parfaict, i’eusse’ eu.
Haveßi avuto, haveßimo avuto.
Le second parfaict & plusque par-
faict: l’auroye eu.
Haverei havuto, Hveremmo avuto.
Le futur. i’aye
Habbia, habbiamo,
habbia, habbi, { habbiate,
habbia, habbiano.
Le Subionctif.
Il faut noter qu’en tous verbes, de quel-
que coniugaison qu’ils soyent,
Le present du subionctif, est semblale
au futur de l’Optatif.
Les imparfaicts, aux present & im&
parfaicts.
Les plusque parfaicts, aux plusque par-
faicts.
/ BEGIN PAGE 43 /
ITALIENNE. 15
Le parfaict, i’aye eu
habbia Habbiamo
habbia { havuto { Habbiate { havuto
habbia Hbbiano
Le futur, i’auray eu
Haverò Haveremo
Haverai { Havuto { Haverete { havuto.
Haverà Haverano
L’infinitf.
Le Present & Imparfaict, havere, avoir.
Le Parfaict & plus que parfaict, havere
havuto, avoir eu.
Le futur haver’ ad havere, dovere havere; esser
havuto, avoir eu.
Le futur haver’ ad havere, dovere havere; esser
per havere; qui aura, ou qui doit avoir.
Le Participe actif, havente ayant.
La Participe passif, havuto, eu.
Les Gerundifs, havendo, ayant, & en ayant,
ad havere, pour avoir & à avoir.
L’Indicatif du verbe essere, estre.
io sono, ie suis, noi siamo,
tu sei { voi siete, o sete
colui è, coloro sono
/ BEGIN PAGE 44 /
GRAMMAIRE.
L’imparfaict, i’estoye
io era, ò ero, noi eravámo,
{ tu eri, { voi eraváte,
quello era, quelli erano.
Le parfaict simple, ie fu
io fui, noi fummo
{ tu fusti, ò fosti, { voi fuste, o foste,
egli fù, eglino furono.
Le parfaict composé, i’ay esté.
io sono noi siamo
{ tu sei, { stato, { voi siete, { stati
colui é, coloro sono.
Le plus que parfaict; i’avoye esté
io era, noi eravámo.
{ tu eri, { stato. { voi eravàte, { stati.
quello era, quegli erano.
Le futur, ie seray
io sarò sarémo,
{ sarai { sarete,
sarà saranno.
/ BEGIN PAGE 45 /
ITALIENNE 16
L’imperatif; sois.
{ sii tu, siamo noi,
sia colui { siate voi,
siano coloro.
L’OPTATIF.
Le premier present & imparfaict,
ie fusse
Fußi, ò foßi, Foßimo, ò fußimo,
{ Fußi, { Fuste,
Fuße, Fußsero
Le second present & imparfaict,
ie seroye.
Sarei, Seremmo,
{ Saresti, { Sareste,
Sarebbe, & saria, Sarebbono, & Sariano.
Le premier parfaict & plus que
parfaict, i’eusse esté
Io fußi stato, noi fußimo stati.
/ BEGIN PAGE 46 /
GRAMMAIRE
Le second parfaict & plus que
parfaict, i’auroye esté.
Io sarei stato. noi saremo stati.
Le futur, ie soye.
Sia, siamo,
Sia, Sii, { siate,
Sia, siano.
Le parfaict du Subiunctif, i’aye esté
Io sia stato. noi siamo stati.
Le futur, i’ auray esté.
Io sarò stato. Noi saremo stati.
L’infinitif.
Le present & imparfaict, essere, estre.
Le preterit & plusque parfaict, essere
stato, avoir esté
Actif, essente, estant
LE PARTICIPE { Passif, stato stata, & quelque-
foys. suto suta, esté
[Les Gerondifs, essendo, estant & en estant.
[Essendo per essere, à estre & pour estre.
Les
/ BEGIN PAGE 47 /
ITALIENNE 17
Les Italiens ont quatre Coniugai-
sons comme le françois & les
Latin, desquelles la premie-
re se termine en are, co-
me amare , aymer, amare.
L’INDICATIF DE
la premiere coniugaison,
Le present, j’ayme
Amo, ami, ama [ amiamo, amate, amano.
L’imparfaict, l’aymoye.
amava, avi, ava [amavá, aváte, ávano
Le preterit simple , l’aymay.
amammo, amaste, ama-
Amai, amasti, amò { rono, amaron, amaro,
amar.
Le preterit composé , i’ay aymé.
Ho amato etc. [habbiamo amato etc.
Le plus que parfaict, i’avoye aymé.
Haveva amato, etc. [ havevano amato, etc.
Le futur, i’ aymeray.
amerò, amerai, amerá [amerémo, éte, anno.
C
/ BEGIN PAGE 48 /
GRAMMAIRE
L’imperatif, ayme.
Ama, ami [amiamo, amate, amino.
L’Optatif.
Le premier present & imparfaict,
i’aymasse.
Amaßi, amaßi asse { amaßimo, aste, assero
et aßino.
Le second present & imparfaict,
i’aymeroye.
Amerei, esti, abbe et eria { ameremmo, este,
ebbono et eriano.
Le parfaict & plus que parfaict
i’eusse aymé.
Haveßi amato, etc [haveßimo amato, etc.
Le second plus que parfaict
i’auroye aymé.
Haverei amatoetc. [ haveremmo amato, etc.
Le futur, l’ayme.
Ami, ami, ami [ amiamo, amiate, amino.
Le parfaict du subiunctif,
i’aye aymé.
Habbia amato, etc [ habbiamo amato. etc.
Le futur i’auray aymé.
Haverò amato etc. [ haverémo amato. etc.
/ BEGIN PAGE 49 /
ITALIENNE 18
L’infinitif.
Le present & imparfaict, amare, aymer.
Le parfaict & plus que parfaict, havere amato,
avoir aymé.
Le futur actif, havere ad amare, qui aymera,
dovere amare, devoir aymer.
Le futur passif, esser per amare, devoir estre
aymé.
Le present du participe, amante, aymant.
Le preterit du participe, amato, aymé.
Les Gerondondifs, amando, aymant, ou en ay-
mant, havendo ad amare, à aymer.
La seconde Coniugasion est des
Verbes terminez en ére, comme
Godére, Ioüir.
Le present de l’indicatif.
Godo, godi, gode. [ godiamo , godete, go-
dono.
L’imparfaict.
godeva, godevi, godeva, godevano, vate, vano
c ij
/ BEGIN PAGE 50 /
GRAMMAIRE
Le parfaict simple.
Godei & godetti, godesti, godè & godette.
Godemmo, godeste, goderono godettero & ettono.
Le parfaict composé
Ho goduto etc. habbiamo goduto etc.
Le plus que parfaict.
haveva goduto etc, havevano goduto etc.
Le futur
Goderò, goderai, goderà. goderanno, réte, anno.
L’imperatif
Godi, goda. godiamo, godiate, godiano.
L’Optatif.
Le premiere present & imparfaict.
Godeßi, ßi, sse. godeßimo, este, essero et eßino.
Le second present & imparfaict.
Goderei, esti, ebbe et eria. goderemmo, este, eb-
bono et eriano.
Le premier plus que parfaict.
havessßi goduto etc. haveßimo goduto etc.
Le second.
Haverei goduto etc, haveremmo goduto etc.
Le futur
Goda, goda, goda. godiamo, godiate, godiano.
Le parfaict du Subiunctif.
Habbia goduto etc. habbiamo goduto. etc.
/ BEGIN PAGE 51 /
ITALIENNE . 19
Le futur.
Haverò goduto etc. haveremo goduto, etc.
L’infinitif.
Le present & imparfaict, godere, ioüir.
Le Parfaict & pl۹ que parfaict, havere goduto.
Le futur, havere da godere, dovere godere, esser
per godere.
Le participe present, godente.
Le preterit, goduto.
Les Gerondifs, godendo, havendo a godere.
La troisiesme Coniugasion est des
Verbes terminez en ere, à l’in-
finitif: la penultiesme bre-
ve, comme, Ridere, Rire.
L’indicatif.
Le Present.
Rido, ridi, ride. ridiamo, ridete, ridono.
L’imparfaict.
Rideva, evi, eva. Ridevano, váte, évano.
c iij
/ BEGIN PAGE 52 /
GRAMMAIRE
Le parfaict simple.
Ridi, ridesti, rise. ridemmo, rideste, riserò.
Le composé
Ho riso etc. habbiamo riso etc.
Le plus que parfaict.
Havevano riso, etc. havevámo riso ets.
Le futur.
Riderò, riderai, riderà. riderémo, éte, eranno.
L’Imperatif.
Ridi, rida. ridiamo, ridette, ridano.
L’Optatif.
Le premier present & imparfaict.
Rideßi, ß, sse, rideßimo, este. dessero et deßino.
Le second
Riderei, esti, ebbe & eria. rideremmo, este, eb-
bono & eriano.
Le premier preterit & plus que parfaict.
Haveßi, riso etc. haveßimo riso etc.
Le second.
Haverei riso etc haveremmo riso etc.
Le futur-
Rida, rida, rida. ridiamo, ridiate. ridiano.
Le parfaict du Subiunctif.
Habbia riso etc. habbiamo riso.
/ BEGIN PAGE 53 /
ITALIENNE. 20
Le futur.
Havero riso, etc. Haveremo riso, etc.
l’Infinitif.
Le present & imparfaict, ridere, rire.
Le Parfaict & plus que parfaict, havere riso.
Le futur, dovere ridere, havere a ridere, essere
per ridere.
Le participe { actif, ridente
passif, riso.
Les Gerondifs, ridendo, havendo a ridere.
La quatriesme Coniugaison est
des verbes terminez ire à l’in-
finitif, cõme sentire, sentir,
entendre, oüir.
L’indicatif.
Le present.
Sento, senti, sente, sentiamo, ite, ono.
L’imparfaict
sentiva, ivi, iva. sentivamo, váte, vano.
Ciiij
/ BEGIN PAGE 54 /
GRAMMAIRE
Le preterit simple
{ sentí, sentisti, sente, { sentimmo, iste, irono.
sentii, sentiisti.
Le composé.
Ho sentito etc. habbiamo sentito etc.
Le plus que parfaict.
Haveva sentito etc. havevamo sentito. etc.
Le futur.
sentirò, sentirai, sentirà. sentiremo, éte, anno.
L’Imperatif.
senti, senta. sentiamo, ite, sentano,
L’Optatif.
Le premier present & imparfaict.
sentißi, ßi, sse. sentißimo, iste, issero.
Le second.
Sentirei, sentiresti, sentirebbe et sentiria.
Sentiremmo, sentireste, sentirebbono et sentiriano.
Le parfaict & plus que parfaict.
Havessi sentito, etc. havessimo sentito. etc.
L’autre
Haverei sentito, etc. havessimo sentito. etc.
Le futur.
Senta, senta, senta, sentiamo, sentiate, sentano.
Le parfaict du subiunctif
Habbia sentito etc. habbiamo sentito etc.
/ BEGIN PAGE 55 /
ITALIENNE. 21.
Le futur.
Haverò sentito etc. haveremo sentito. etc.
L’Infinitif.
Le present & imparfaict, sentire, oüir.
Le present & plusque parfaict, havere sentito.
Le futur, dovere sentire, havere a sentire, esser
per sentire.
Le Participe { present, sentente
preterit, sentito
Les Gerondifs, sentendo, havendo a sentire.
OBSERVATIONS ES
Coniugaisons des Verbes.
Les imparfaicts terminez en éua, reiet-
tent souvent u en la premiere & tierce
personne singuliere, & quelquefois en la
troisiesme pluriere, exemple, facéa, godéa,
ridéa, facéano, godéano, ridéeano ( & quelque-
fois godieno en poësie ) pour facéva. godéva,
ridéva, facévano, godévano, ridévano.
La seconde , troisiemse & quatriesme
coniugasion, ont diverses terminaisons
/ BEGIN PAGE 56 /
GRAMMAIRE
devant i, au Preterit simple, laquelle ter-
minaison retiennet les troisiesme per-
sonnes du singulier & du plurier, & les au-
tres retiennent l’originaire de l’Infinitif,
comme par exemple, leßi, leggesti, lesse, leg-
gemmo, leggeste, lessero, de leggere. Posi, ponesti
pose, ponemmo, poneste, posero de ponere. Sedei,
sedesti, sede, sedemmo, sedeste, sedero.
Les temps qui se finissent par une voyelle
avec un accent, reçoiuẽt quelquefois o, ou, e,
au lieu de l’accent, exẽple, amoe, amerae, fue,
fiorio, feo; au lieu d’amò , amerà, fù, fiorí, fé, etc.
Les temps qui se terminent en rono, re-
jectent quelquefois une syllabe, & quel-
quefois deux, exemple, amaron, amaro, & a-
mar, pour amarono.
Les temps finis en ero, se changent quel-
fois en ono, comme godettero, godettono.
Les verbes Anomaux de la pre&
miere Coniugaison.
Dare, donner.
Le present de l’Indicatif.
Do, dai, da. diamo: date, danno.
L’Imparfaict: dava, davi, dava etc
/ BEGIN PAGE 57 /
ITALIENNE. 22
Le preterit simple diedi & detti, desti, diede,
dette & dié. dẽmo, deste, dettero, dettono , diedero,
L’Imperatif, da tu, dia colui, diamo, date, diano.
Les presens & Imparfaict de l’Optatif, Deßi
et darei.
Le Futur, dia, dia, dij, dia. diamo, diate, diano.
Le Participe Preterit, dato.
Andare, Aller.
Le present de l’indicatif, vò & vado, vai,
và, andiamo, andate, ite & gite, vanno.
L’Imparfaict, andava & giva, iua & gia,
La troisieme du plurier du plurier du preterit simple,
andarono, girono, giro, & en poësie gir.
L’Imperatif, va tu, vada colui, andiamo,
andate, gite & ite, vadano.
L’Infinitif. andare, & en poësie gire.
Le Participe preterit, andato, ito & gito.
Stare, Demeurer.
Le preterit simple , stetti, stesti, stié & sté.
Le futur Optatif, stia, stia, stia. etc.
Fare, Faire.
Le present de l’Indicatif, fó, et en poë-
sie faccio, fai, fa, facciamo, fate fanno.
/ BEGIN PAGE 58 /
GRAMMAIRE
L’Imparfaict, facéva , évi, éva, etc,
Le pret. simple, feci & fei, facesti & festi, fece
& fé, facemmo, faceste, fecero, fenno & fero.
L’imperatif, fà tu faccia colui, facciamo, fate,
facciano.
Le participe present , facente.
Le preterit, fatto.
Le Gerondif, facendo.
Des Verbes anomaux de la se-
cond Coniugasion.
Les Verbes terminez en edo à l’Indicatif,
changent d en gg, y adioustant la lettre
i, lesquels verbes retiennent la lettre origi-
naire de l’Infinitif, a la secõde & troisieme
personne du singulier, & à la seconde du
plurier, cõme aussi les verbes de la troysies-
me & quatriesme Coniugaision, lesquels
retiennẽt les mesmes lettres originaires aux
dictes personnes, comme par exemple.
Vedere, Voir.
Le present de l’indicatif. veggio vedo &
veggo, vedi, vede. Veggiamo, vedete, veggono
& vedono.
Le preterit simple, vidi videsti, vide videm-
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ITALIENNE . 23
mo, videste, videro.
Le composé, ho visto & veduto.
Volere, voluloir.
L’Indicatif present, voglio & vò, vuoi,
vuele & vole. Vogliamo, volete, vogliono.
La Parfaict simple, volli & volsi, volesti, volle
et volse. Volemmo, voleste, vollero, volsero et
vollono.
Le futur, vorrò, vorrai, vorrà etc.
L’imperatif, vogli, voglia. vogliamo, volete,
vogliano.
Le Participe, voluto.
Potere, Pouvoir
Le present de L’Indicatif, posso, puoi, può,
& pò. puote & pote. poßsiamo, potete, possono,
& puono.
Le preterit simple, potei, & potetti, potesti, et
potè, potemmo, poteste, poterono.
Dovere, devoir
Le present de l’indicatif, debbo & deggio,
& en poẽsie, devo & deo: debbi, devi & dei,
debbe, deve & dee, dobbiamo, dovete, debbono,
deono, deggiono, & en poẽsie, denno.
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GRAMMAIRE
Le Preterit simple, dovei & dovetti, dovesti,
dovette & debbe. dovemmo, doveste, dovettero &
debbero.
L’Imperatif, fa che tu debbi, egli facci ch’ei
debba.
Dolere, Se douloir, etre fasché.
Le present de l’indicatif, doglio, & dolgo,
duoli, duole, duol, & dole. dogliamo, dogliete,
dogliono & dolgono.
Le preterit simple, dolsi, dolesti, dolce et
dolve. dolemmo, doleste, dolsero.
Le composé, Mi sono doluto, etc.
Le futur, dorrò, & quelquefois dolerò, dor-
rai, rà.
L’imperatif, Doglia et dolga, dogliamo, dolete,
dolgano et dogliano.
Tenere, Tenir.
Le present de l’indicatif, Tengo, & en
Pöesie, tegno, tieni, tiene. teniamo et
tegniamo, tenete, tengono.
Le preterit simple, tenni, tenesti, tenne. tenem-
mo, teneste, tennero.
Le futur, terrò, terrai, terrà. etc.
L’Imperatif, tieni, tenga, tegniamo, tenete
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ITALIENNE. 24
tenghino & tengano.
Sapere, Sçavoir.
Le present de lìindicatif, sò, & en pöesie
saccio, sai, sa. sappiamo, sapete, sanno.
Le preterit simple, seppi, sapesti, seppe. sapem-
mo, sapeste, seppero, et seppeno.
Le futur, saprò, saprai, saprà. sapremo, saprete
et saperete, sepranno et saperanno.
L’Imperatif, sappi, sappia, sappiamo, sappiate,
sappiamo et sappino.
Le participe, saputo.
Capere & Capire, Prendre.
Le present de l’Indicatif, Capio, capi, cape.
cappiamo, capete, cappiano.
Le Preterit simple, Capei, capesti, cape etc.
Solere, Souloir, avoir de
coustume.
LE Present de l’Indicatif, Soglio, suoli, suoi
etsuo, suole, suol et sole. sogliamo, so-
lete, sogliono,
Le Participe, solito,
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GRAMMAIRE
Le Preterit simple, dovei & dovetti, dovesti,
dovette & debbe. dovemmo, doveste, dovettero &
debbero.
L’imperatif, fa che tu debbi, egli faccia ch’ei
debba.
Dolere, Se douloir, estre fasché.
Le present de l’indicatif. doglio, & dolgo,
duoli, duele, duol, & dole. dogliamo, dogliete,
dogliono e dolgono.
Le preterit simple, dolsi, dolesti, dolse et
dolve. dolemmo, doleste, dolsero.
Le composé, mi sono doluto, etc.
Le futur, dorrò, & quelquefois dolerò, dor-
rai, rà
L’imperatif, doglia et dolga, dogliamo, dolete,
dolgano et dogliano.
Tenere, Tenir.
Le present de l’indicatif, tengo, & en
poësie, tegno, tini, tiene. teniamo et
tegliamo, tenete, tengono.
Le Preterit simple, tenni, tenesti, tenne. tenem-
mo, teneste, tennero.
Le futur, terrò, terrai, terrà. etc.
L’Imperatif, tieni, tenga, tegniamo, tenete
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ITALIENNE. 24
tenghino & tengano.
Sapere, Sçavoir.
Le present de l’Indicatif, sò, & en poësie
saccio, sai, sa, sappiamo, sapete, sanno.
Le preterit simple, seppi, sapesti, seppe, sapem-
mo, sapeste, seppero et seppeno.
Le futur, saprò, saprai, saprà, sapremo, saprete
et saperete, sapranno et saperanno.
L’Imperatif, sappi, sappia, sappiamo, sappiate,
sappiano et sappino.
Le participe, saputo.
Capere & capire, Prendre.
Le present de l’indicatif, capio, capi, cape.
cappiamo, capete, cappiono.
Le present simple, capei, capesti, cape etc.
Solere, Souloir, avoir de
coustume.
Le Present de l’indicatif, soglio, suoli, suoi
et suo, suole, suol et sole. sogliamo, so-
lete, sogliono,
Le Participe, solito,
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GRAMMAIRE.
Cadere, cheoir, ou tomber.
Le Present de l’Indicatif, cado et caggio,
cadi ,cade cadiamo et caggiamo, cadete, ca-
dono et caggiono.
Le preterit simple, caddi et caddei, cadesti,
cadde, cademmo, cadeste, caderono et caddono.
Le futur, cadrò, & caderò. caderai, caderà.
L’imperatif, Cadi, caggia et cada, etc.
Le Participe, caduto.
Sedere, Seoir, ou estre assis.
Le present de l’Indicatif, seggo, seggio et
siedo, siedi, siede et sede. seggiamo, et se-
diamo, sedete, seggono et siedono.
Le parfaict simple, sedei et sedetti, sedesti, se-
dette. sedemmo, sedeste, sedettero et sedieno.
Le futur, sederò & sedrò, sedrai, sedrà, etc.
L’imperatif, siedi tu, segga et sieda colui. sedia-
mo et seggiamo, sedete, seggiano et sedieno.
Parere, sembler.
L’Indicatif present, paio, pari, pare. paia-
mo, parete, paiono.
Le parfaict simple, parvi, paresti, parve
parem-
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ITALIENNE. 25
Paremmo, pareste, parvero & parvono.
Le futur, Parrò, parrai, parrà, etc.
L’Imperatif, pari tu, parà quello: paiamo, pa-
rete, paiano.
Le participe preterit, paruto.
Les Anomaux de la troisiesme
Coniugasion
Leggere, Lire.
Le present de l’Indicatif, Leggo, leggi, leg-
ge: leggiamo, leggete, leggono.
Le present simple, leggi & leßi, leggesti, lesse:
leggemmo, leggeste, lessero
Le composé, ho letto etc.
La plus grand parts de verbes de la troisies-
me Coniugasion, se font par une contra-
ction à l’Infinitif, en ostant une une syllibe; &
de la se forment les autres temps, comme
par exemple, porre, torre, ridurre etc. pour
ponere mettre, togliere oster. riducere reduire.
D
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GRAMMAIRE
Les Anomaux de la quatriesme
Coniugaison.
Morire, Mourir.
Le present de l’Indicatif, Muoio, & muoro,
muori, muore. Muoiamo & moriamo, mo-
rite, muiono & muoreno.
Le preterit simple. morii & mori, moristi, mori
morimmo, moriste, morirono.
Le Composé, io sono morto, ie suis mort.
& io ho morto, i’ay tué.
Le futur, morrò & morirò etc.
L’Imperatif, muori & muor, muoia muora &
mora: muoiamo & moriamo, morite, muoiano
& muorano.
Le Futur Optatif, muoia, muoi & muoa,
muoia & moia: muoiamo, muoiate, muoiano
& moiano.
Salire, Monter.
Le present de l’Indicatif, salgo & saglio,
sali, sale. salghiamo & sagliamo, salite, salgo-
no & sagliono.
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ITALIENNE 26
Le preterit simple, sali & salsi, salisti, salì &
salse etc.
Le futur, salirò & sarrò.
L’imperatif, sali tu, salga & saglia colui, sal-
ghiamo & sagliamo, salite, salgano & sagliano.
Le participe, salito.
Venire, Venir.
Le present de l’Indicatif, vengo et ve-
gno, vieni, viene: venghiamo et vegniamo,
venite, vengono.
Le preterit simple, venni, venisti, venne etc.
Le futur, verrò, verrai, verrà etc.
Le participe vento.
Aprire, Ouvrir.
Le present de l’indicatif, apro, apri,
apre: apriamo, aprite, aprono.
Le preterit simple, apri & apersi, apristi, a-
prì & aperse: aprimmo, apriste, aprirono apersero
& apersono.
Le participe, aperto.
Dire, Dire.
Le present de l’Indicatif, Dico, di et dici,
dice: diciamo, dite, dicono.
D ij
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GRAMMAIRE
Le preterit simple, dißi, dicesti, disse : dicem-
mo, diceste, dissero & dissono.
Le futur dirò, dirai dirà etc.
L’Imperatif, di tu, dica colui, dichiamo, dite,
dicano et dichino.
Le participe, detto.
Uscire, Sortir.
Le Present de l’indicatif, Esco, sci, esce,
usciamo, uscite, escono.
Le preterit simple, uscii, uscisti, uscì etc.
L’Imperatif, esci, esca, usciamo uscite escano.
La quatriesme Cõiugaison a plusieurs ver-
bes qui forment leur Indicatif de leur Infi-
nitif, en changeant re en sco, comme, offerire
offerisco, nutrire nutrisco, ardire ardisco. les-
quels verbes, ont les troys personnes du
singulier & la troiesme du plurier de
cette mesme formaison, avec les temps qui
en descendent, asçvoir l’ Imperatif, Et le
reste du verbes se coniugue selon la voix de
l’infinitif, comme par example, Nutrisco, nu-
trisci, nutrisce, nutriamo nutrite nutriscono.
Nutriva nutrivi etc.
Nutrii, nutristi, nutrì etc.
Ho nutrito etc.
nutrirò nutrirai etc.
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ITALIENNE. 27
Nutrisci, nutrisce. nutriamo, nutrite,
Nutriscano etc.
Il se trouve des verbes de la premiere, se-
conde, & troisiesme Coniugaison, qui peu-
vent aussi estre de la quatriesme, Et lors ilz
forment leur indicatif de la façon susdite,
comme, impazzare & impazzire d’où vient
impazzisco, apparere & apparire d’où vient
apparisco, pantere & pentire, d’où vient pentisco,
pentisci pentisce, pentiamo, pentite, pentiscono & c.
Des Verbes passifs
Les verbes passifs se forment comme en
françoys, asçvoir du verbe sono, Et du
participe preterit du verbe qu’on veut con
iuger, exemple, io sono amato, tu sei amato, egli
è amato: noi siamo amati, voi siete amati, eglino
sono amati.
Io era amato, tu eri amato, & c.
Io fui amato, tu fusti amato. & c.
Io sono stato amato & c.
Io era stato amato & c. Io sarò amato & c.
Les troisiesmes personnes tant plurieres
que singulieres, se prẽnent aussi passivement
en adioutant si, cõme par exemple, Da Pla-
tone laudasi (ou si lauda) Socrate. sene scrive, &
scrive sene da molti etc.
D iij
/ BEGIN PAGE 69 /
GRAMMAIRE
La construction des parties
d’Oraison.
Des Articles.
Les italiens se servent des articles cõme
les françois, à sçavoir de l’article il, de-
vant les noms masculins qui se commen&
cent par une consonante, quan les fran-
çois se servent de l’article le. Mais quand
les noms se commencent par une s avec une
autre consonne, ou par une voyelle; ilz se
servent de l’article lo, comme, il consiglio, del
consiglio, al consiglio, dal consiglio.
Lo spirito, dallo spirito, allo spirito, dallo spirito.
L’ignorante, dell’ignorante, all’ingnorante, dall’i-
gnorante.
Lo se met aussi apres les honorables ap-
pellations, comme, Monsignor lo rè. messer
lo prete.
Lo estant relatif se met devant les Verbes
quelque lettre qui suive; Et il, se met devant
toute consonne seulement, pourveu que ce
ne soit une s avec une autre consonne,
comme lo crede & il crede, lo scaccia, l’ama.
/ BEGIN PAGE 70 /
ITALIENNE 28.
il & lo, sont aussi en usage en l’accusatif,
masculin, comme, Fate il vostro dovere : date-
melo. donne le moy.
Li & gli, sont aussi en usage au Datif Sin-
gulier, & à l’accusatif plurier masculins,
comme, fateli questo piacere, faictes luy ce
plaisir. Amategli, aymez les.
Les Italiens se servent de l’article la de-
vant les noms feminins cõme les françois,
exemple, la tavola, della tavola, alla tavola, dalla
tavola. l’amica, dell’amica, all’amica, dall’amica.
La, aussi en l’Accusatif singulier, comme
Chiamate la, appelez la.
Le, au Datif singulier, & à l’Accusatif
plurier, sert aux feminins, comme Fate le
questo piacere. pour, fate a lei, faictes luy ce
plaisir. Amatele, aymez les.
Gli, relatif, estant ioinct à un autre relatif,
reçoit e à la fin, exemple, glielo disse, gliel
disse & disseglielo, il le luy dict, dissegliene &
gliene disse, il luy en dict & c.
Les articles se conioignet aux preposi-
tions, ne, con, per, exemple, nel, nello, nei
& ne’. negli: nella, nelle pour en ou au, col,
collo, coi & co’, pour con lo. perlo, pello & pel.
Exemples, nel templo, nello scudo, nella casa,
perlo mondo, & pel mondo: nei tempi, co’ piedi.
Quand il se trouve quelque particule en-
D iiij
/ BEGIN PAGE 71 /
GRAMMAIRE
tre l’article & le nom, il faut que l’article
s’accorde avec la lettre de la particule, &
nom pas du nom, comme, il cui amore, pour
l’amore dieui, l’altrui peccato, pour il peccato
d’altrui, i cui amori, pour gli amori di cui.
Il y a des articles infinis à la façon des
François, sans Nominatif, & Accusatif,
comme nous avons desia dit, & faut user de
dì ou da, quand les françois usent de l’article
de & de l’article à avec les François exẽples,
dir mal di qualcuno, dar qualche cosa à qualcuno.
Des Noms.
Les noms se construisent comme en fran-
çois, exemple, un bel huomo, una bella don-
na, l’honore degli uomini, la madre di Giacomo
un amico fedele & c.
Les substantifs & adiectifs se mettent in-
diferemment devant ou apres l’Un l’autre,
exemple, il buon principe, & il principe buono.
Quand deux ou plusieurs singuliers se
ioignent à un plurier adiectif, si l’un est mas-
culin, & l’autre feminin, le plurier s’accor-
dera avec le masculin, comme en latin & en
françois, exemple, il mio padre e la mia madre
sono morti.
/ BEGIN PAGE 72 /
ITALIENNE 29
Des pronoms.
Les pronoms demõstratifs io, tu, colui, egli,
esso, quello, questo, se mettent devant les
verbes au singulier, & leurs pluriers devant
le plurier, exemple, io amo, tu ami, colui, egli,
quello, questo, esso ama.
Noi amiamo, voi amate, coloro, eglino, quegli,
questi, eßi, amano.
Egli, ei, è, luy: ce pronom est le plus
souvent attribué aux pesonne quand aux
obliques, & le Noninatif se prend quelques
fois neutralement.
Questo, Questa, cestuy=cy, ceste=cy, s’accor-
dent avec le substantif, quand on faict men-
tion de la chose qui appartient à la premiere
personne, ou qui luy est plus prochaine,
cõme questo libro ch’io tengo, ce livre que ie tien.
Cotesto, cotesta, quand on faict mention de
la seconde personne, oude ce qui luy appar-
tient, c’est à dire de la personne avec laquel-
le nous parlons, ou qui est la plus proche
de nous, comme, cotesto libro che tu tieni frà
le mani.
Quello, quella, appartient à la troisieme
personne, qui parle ou escript, exemple,
quello il quale mi scrisse hieri. Ce que les Ita-
/ BEGIN PAGE 73 /
GRAMMAIRE
liens toutefoy confondent souvent , mais il
le faut observer, & principallement aux Ad-
verbes de lieu, Car quì & quà signifient un
lieu proche, que nous disons en françois icy,
deça. & costì, costà, signifient un lieu un peu
eslogné & qui appartient comme à une
seconde personne, comme costì dove sei, là
où tu es, mais quivì, lì, là, colà, signifient un
lieu fort eslogné, & où peut estre une tier-
ce personne de laquelle on parle, comme,
là dove egli è, là où il est.
Quand on parle absoluemẽt des person-
nes, au lieu d’altro, on use d’altri, au Nomi-
natif, & Accusatif, & aux autres cas, d’al-
trui, & fort rarement d’altri, exemple, amare
altri, & essere amato d’altrui.
Costui, costei, cotesti, cotestui, cotestei, colui, colei,
se mettent absoluemẽt sans substantif, quãd
il est faict mention des personne, exemple,
Costui è savio, c’est à dire, questo huomo. costei è
bella, c’est à dire, questa donna.
Chiunque, & chiche, sedisent des personnes.
Che, & cheche, se disent de quelque chose.
Chi & ilquale, font relatifs, entre lesquels
chi, est de tout genre & de tout nombre,
& se dit seulement de la persone, celuy qui
ou celle qui.
Quelques uns usent absoulement de questi,
/ BEGIN PAGE 74 /
ITALIENNE. 30
& quegli, au Nominatif singulier au genre
masculin.
L’on se sert elegamment de cui, sans arti-
cle, exemple, voi cui fortuna a posto in amano il
freno, pour voi à cui.
Il cui amore, pour l’amore di cui. le cui bel-
lezze, pour le bellezze di cui,
On use aussi de mesme des autres pro-
noms en i, comme la costei bellezza, pour la
bellezza di costei.
Le loro sciocchezze, pour le sciocchezze di loro,
mostra lui, mostra loro, pour, alui, à loro.
Il ya de certaines particules, qui font Da-
tifs & Accusatifs des Pronoms io, tu, se; des-
quelles les Italiens usent, quand les fran-
coys usent de me, te, se, nous vous, devant les
verbes; Et quand elles se mettent apres les
verbes, elles font conioinctes à iceux,
exemple, ti dico, & dicoti, ie te dy. Elles font
donc telles.
mi, me, me,
ci, ce, ne, { { nous,
ti, te, te.
c’est à dire
vi, ve, { { vous.
si, se, se.
/ BEGIN PAGE 75 /
GRAMMAIRE
Les particules precedentes en i, se mettent
devant & apres les verbes, lors qu’il n’y a
aucune autre particule entre deux , exemple,
io ti dico & io dicoti, mi scrisse & scrisssimi.
Que s’il intervient quelqu’autre particu-
le, i se changera en e, comme melo scrisse, &
scrissemelo, Où il faut noter qu’apres le ver&
be, elles se mettẽt tousiours en la penulties-
me syllabe, (excepté ne) exemple, mostra-
mi, mostramelo & mostralomi, c’est à dire,
monstre moy cela, ou monstre le moy.
Les dictes particules mises devant les ar&
ticles relatifs, font convertiers en une syllabe
avec ledict articles, exemple, mel’a detto,
tel’a detto, vel’a detto.
Quand elles font ioinctes avec un mono-
syllabe, ou bien avec une diction ayant un
accent à la fin, elles doublent la premiere
consonne, exemple, dammi dõne moy, dirotti,
ie te diray, mene vò & vommene, ie m’en vay
sene partì & partissene, il s’en alla.
Si toutefois il y avoit deux consonnes qui
s’ensuivissent, elle ne se doublera point,
exemple, dirogli, ie luy diray.
Elles se mettent aussi quelquefois pour
ornement comme en François, exemple,
io mi muoio, ie me meurs, tu ti mori, tu te
meurs &c.
/ BEGIN PAGE 76 /
ITALIENNE. 31
Lors qu’elles se rencontrent deux termi-
nées en i, sans setre separées par aucune
diction, elles ne se changent point, exemple,
mi vi raccomando, & raccomando mivi.
Les particules ci, ce, ne, vi, ve, font quel-
quefois relatifues de la chose , ou de la per-
sonne, ou du lieu dont a esté faict mention
auparavant. Et tout ainsi que les François
usent de en, les italiens usent de ne.
Quand les Françoys usent de y, les Italiens
usent de ci ou ce, du lieu où le personne qui
parle est presente. Mais quand le personne
est esloigneé du lieu duquel elle faict men-
tion, les Italiens usent de vi, ve.
Quand elles font conioinctes au verbe
qui signifie se remuer d’un lieu en un autre,
elles se terminent en e, exemple, io menevevo,
ie m’y en vay. io ne vengo, i’en vien.
Nè, avec un accent , signifie ny ou ne, &
avec un article mis apres, signifie en, exem-
ple des deux, io non ho fatto questo, ne quello,
nella casa vostra.
Si, pour tant, ou si, en françois, ne se
change iamais en e, exemple con, si rara
fama.
Sì, avec un accent, a la force d’affirmer
& de comparer, exemple havete salutato
padre vostro? Signor sí.
/ BEGIN PAGE 77 /
GRAMMAIRE
Quand si se double il signifie en françois
tant que.
Si sans accent, rend les verbes imperso-
nels, ou passifs, estant mis devant ou apres
la troisiesme personne.
Quand si signifie condition, il se met
presque devant tous les temps des verbes,
mais non pas devant un autre imparfaict
que devant le premier, exemple, si foßi
ré &c. Et s’il itervient quelque chose en-
tre si & le verbe i, fera changé en e, exem-
ple, se io foßi ré. se non dico.
Si avec le verbe essere, (& qualquefois
avec les verbes havere & fare) se met pour la
confirmation de la chose niée, comme en
françois, exemple, ciò non è vero; si è. non
havete fatto questo; si habbiamo; non farete quel-
lo; si faremo.
Et ainsi au rebours de la negation non,
pour nier la chose affirmée, exemple, ciò è
vero. non è; voi havete fatto quello; non habbia-
mo. voi farète quello; non farèmo.
Des verbes.
Les Nominatifs & Vocatifs se doibuent
exprimer devant les verbes à la façon
/ BEGIN PAGE 78 /
ITALIENNE. 32
des françois , & les autres cas se doibuent
mettre apres, exemple, io amo quello, Tu dirai
questo à Pietro. Giovãni dirà quello à Giacopo &c.
Les Nominatifs Pronoms sont souvent
soubs entendus, exemple, leggo il vangelio
di San Giovanni. Mais s’ils se doublẽt, ils sont
rarement soubs entendus, comme, io mi
parto, tu ti parti etc.
Plusieurs verbes regissent l’Accusatif,
comme en françois, les autres le datif, les
autres l’Accusatif & Datif ensemble, &
d’autres l’Ablatif, exemple de tous, far, o dir
qual cosa. Dar qualque cosà ad alcuno. Andarsene
da qualche luogo ad un’altro etc.
Les Italiens se servent souvent du Genitif
avec l’article finy, apres les verbes ctifs
(& mesme les verbes estants sous entendus)
quand on faict mention de quelque chose
qui se peut diviser par portions selon les
françois, exemple, dammi del pane, versa
qui dell’acqua. va per del vino, ecco del fromag-
gio. &c.
Mais quand on faict mention de toute
la chose en general, on use de l’Accusatif,
exemple, dammi il pane. ecco’l fromaggio, &c.
Porta cuà il vino per il quale sei andato.
/ BEGIN PAGE 79 /
GRAMMAIRE.
De l’usage des Temps.
Les Italiens se servent du preterit simple
comme les françois, à sçavoir quand on
faict mention d’un temps passé & determi-
né, & qui ne despend point du temps, de
l’année, du mois, de la sepmaine, ny du iour
où nous sommes, exemple, io andai l’anno
passato à Parigi, egli andò hieri a spasso etc.
Mais si l’on faict mention d’un temps in-
determiné, ou qui depend ancore du pre-
sent, il faut user du parfaict composé, com-
me io ho sempre honorato, ou honorati, i dotti.
l’ay tousiours Honoré les doctes.
Stàmane son’ andato a spasso. Ce matin ie me
suis allé promener.
Il se forme aussi un temps composé du
simple du verbe auxiliaire, & du participe
preterit du verbe significatif, exemple, co-
me lo vide, l’hebbe conosciuto, comme il le vit
il’eu aussi tout cognu.
Et au rebours, non l’hebbe prima veduto,
ch’egli lo conobbe. Il ne l’eut pas si tost veu
qu’il le cogneut. Ce qui arrive le plus sou-
vent apres les particules poi, primà, guari, &
autres semblables.
Il faut user des premiers imparfaicts, &
plus que
/ BEGIN PAGE 80 /
ITALIENNE. 33
plus que parfaict, pour signifier l’antece-
dent, & des secondes, pour signifier le con-
sequent, exemple, se io lo vedeßi, io lo cõoscerei.
si ie le voyoye ie le cognoistoye. S’egli l’ha-
vesse veduto, l’havrebbe conosciuto. S’il l’avoit
veu. il l’auroit cognu, & s’il eust veu, il
l’eust cognu.
Ce qu’il faut aussi observer quand il y en
a un sous-entendu, comme, io vorrei la pace
non la guerra. Ie voudroye bien la paix &
non la guerre: soubs entendant l’antece-
dent s’io haveßi l’elettione.
En interrogeant, il faut user apres la par-
ticule che, du premier imparfaict, exemple,
credi tu c’egli satisfacesse? croy=tu qu’il luy
satisfeist ou setisferoit?
Mais sans interrogation, il faut user du
second, exemple, io credo che egli sodisfarebbe
soubs=entendant, se tu egli prestaßi.
Les imparfaict se suivent l’un l’autre
avec la conionction si, laquelle est mise
devant le premier, quand il n’y a point de
copule entre-deux, exemple, s’io foßi pren-
cipe io caccierei. & io caccierei s’io foßi principe.
L’on use aussi du second imparfaict avec
l’adverbe volentieri, & quando; Ce qui sem-
ble plustost respondre à l’Optatif qu’au Sub-
junctif, exemple, io vorrei volentieri star nel
/ BEGIN PAGE 81 /
GRAMMAIRE
suo luogo; & quando starei nel suo luogo etc.
l’on use du present de l Opratif apres
Dio volesse che, exẽple, Dio volesse che io amaßi,
pour amaßi io.
L’on use du present de l’Indicatif & du
conionctif apres les conionctions poiche,
attesoche, concio sia che, visto che, exemple,
poiche io sono ou, sia venuto quì.
De mesme à l’imparfaict de l’indicatif, &
au premier imparfaict du conionctif exem-
ple, attesoche le cose andavano, ou, andassero cosi.
Le present du conionctif ( comme aussi
son imparfaict) se mettent apres le conion-
ctions, affinche, accioche, ancorache, benche,
avvenga che , purche, exemple, accioche io veg&
ga, ou, vedeßi. Mais il faut bien prendre gar-
de si l’on faict mention du present, ou de
l’imparfaict, pour en user differemment, &
selon l’intention de celuy qui parle.
L’Infinitif & les participes, se constui-
sent comme en françois, exemple, Amare
Dio. Esser amato da Dio. Leggendo i libri etc.,
L’Infinitif est aussi quelquefois mis au
lieud’un nom cõme en françois avec l’arti-
cle, exemple, L’udire è miglior che’l vedere; Lo
scrivere historie è cosa da , Principi.
L’Infinitif s’accorde aussi avec les Fran-
çois ayant l’Accusatif devant soy, exemple,
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ITALIENNE. 43
Io sò quello esser’ avvenuto, pour dire che ciò è
avvenuto. ou, sia avvenuto.
Mais il s’accorde encore mieux avec les
Latins, ayant l’Accusatif de pronoms de-
vant, exemple, egli dice s’havere finito, pour
dire, ch’egli ha finito.
Io vorrei m’essere nel cielo. pour dire, che io
foßi nel cielo.
Quand on veut deffendre quelque chose
à quelqu’un par le nombre singulier, & en
la seconde personne, l’on use de l’Infinitif
au lieu de l’Imperatif, comme, non fare, non
dire, ne say pas, ne dy pas &c.
L’Infinitif a aussi souvent devant soy( à la
façon des Françoys) un de ces articles, di, a,
da, comme , imparare a leggere ò scrivere,
apprendre à lire ou à escrire. Venire di cac-
ciare, ò, della caccia, venir de chasser, ou, de la
schasse. Parmi d’haver udito la sua voce: il me
semble avoir oüy, ou, d’avoir oüy sa voix.
Les participes actifs & passifs, ont le
mesme usage qu’en françois, au lieu de deux
Ablatifs absolus en latin, comme, Essendo
domandato una volta, estant interrogé une
fois. Havendo fatto il mio dovere, ayant faict
mon debuoir. Essendo vinto il nemico, l’enne-
my estant vaincu; ou havendo vinto il nemico,
ayãt vaincul’ennemy. Essendosi da me ottenuti
Fij
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GRAMMAIRE
i libri etc. Ce qui se peut aussi sans les ver&
bes auxiliaires, exemple, Vinto il nemico,
l’ennemy vaincu. Ottenuti i libri, le livres
obtenus.
Les Gerondinfs en do, se mettent avec, ou
sans preposItions, exemple, aspettando & in
aspettando quello, attendant, ou en attendant
celuy la.
Ils se mettent au lieu des Participes pre-
sents, pour un Ablatif asbolu comme, vi-
vendo io, pour me vivente, moy vivant. Essendo
io studiante, moy estant escholier.
Le second Gerondif s’expose par l’Infini-
tif, & la particule si, devant le verbe ha-
vere, comme, si ha a leggere, il faut lire, s’ha-
veva a leggere, il falloit lire &c.
Et de surplus avec les verbes qui signi-
fient mouvement d’un lieu en un autre, qui
s’expose aussi par la preposition per, comme
Io vo a leggere, o per leggere, ie vay lire ou
pour lire. Egli viene a scrivere, ou per scrivere,
il vient pour escrire &c.
Les troisiesmes personne du verbe essere,
(tant plurieres que singulieres) s’exposent
comme en françois, le substantif ou adje-
ctif estant mis apres, & la particule vi estãt
mise devant le verbe, exemple, vi è alcuno, ou
vi sono alcuni, il y a quelqu’un
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ITALIENNE. 35
L’on prepose aussi quelquefois la parti&
cule ci, mais cela se faict plus à propos
quand on parle d’un lieu proche.
Qui si on adiouste la particule ne, la par-
ticule vi, se changera en ve, exemple,vene
sono, il y en a &c.
Des Adverbes.
Les Adverbes sont tels qu’en Latin, &
en François, la plus part se formant
d’iceux mesmes, lesquels on pourra trouver
dans le Dictionaire, & ont la mesme signi-
fication que les Latins & François, à sçavoir
de lieu, comme ove où, onde d’où &c.
De temps, comme , quando quand, hog-
gidi auiourd’huy, hieri hier &c.
De qualité, comme, bene, male, dottamen-
te allegramente &c.
De similitude, comme, cosi, come, si come.
Et ainsi de toutes les autres significations,
lesquels adverbes se construisent comme en
françois, tant avec les noms qu’avec les ver
bes.
Il faut noter que les adverbes se mettent
apres les verbes, si d’adventure ils ne com-
mencent la periode, ce qui advient souvent,
E iij
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GRAMMAIRE
comme, fare prestamente qualcosa: hoggidi ho
fatto il mio dovere, & ho fatto hoggidi il mio
dovere & ho fatto il mio dovere hoggidi.
Les adverbes italiens regissent les mesmes
cas que les François, comme, un poco di vino.
Niente di nuovo. Tanto di vino quanto d’acqua.
Entre lesquels adverbes, tanto, quanto,
poco, molto, troppo, ont force d’Adiectifs, cõ-
me, Quanto tempo siete stati in Roma? un anno,
due anni, tre mesi, molto tempo &c.
poco tempo fà che sete venuto. &c.
Des Prepositions.
Il y a plusieurs Prepositions tirées des La-
tins & des François, lesquelles ont le mes-
me usage qu’en Latin, & en françois, sinon
qu’elles regissent divers cas, cõme il s’ensuit,
oltra & oltre, appreso, circa, regissent le
Genitif, Datif & Accusatif, exemple, oltra
di molte cose. Oltra al beneficio fattoli. Oltra la
speranza, habitare presso di qualcuno.
Appresso à Dio è la misericordia.
Appresso i parenti suoi.
circa di quello ogniuno è contentißimo.
circa à quello che tu mi scrivesti.
circa il mezo di.
contra tutta ragione.
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ITALIENNE. 36
contra di me, & plus elegamment , contra á me.
contre alla volontà di Dio.
Davanti, & entro, regissent le Datif & A-
blatif , comme, davanti à me. Fuggir lor da-
vanti. pour da loro Entro alle mura &c.
Dentro, di dentro, di rimpetto, à rimpetto,
regissent le Genitif, & Datif, exemple, De
ntro delle porte della città: di rimpetto alla casa,
vis à vis de la maison, à rimpetto di me, vis à
vis de moy.
Fuor, fuora, fuori, fora, inverso. regissent le
Genitif & l’Accusatif , exemple, fuor di ma-
no. fuor di credenza: ho ogni cosa in ordini fuori
i danari (c’est à dire) che i danari. Inverso me-
zodi, vers medy.
Celles -cy regissent le Datif, & l’Accusa-
tif, asçavoir insù la sera, sur le soir.
Su’l mio giovenil’errore.
Sopra l’alto cielo.
Veggendo in terra alluminar le carte.
In te non in altri è posto.
Nella terra. Nel Cielo.
In sù letto. In sù la piazza.
Celles=cy servent au Genitif à sçavoir,
All’incontro del palazzo era una gran torre.
All’incontro di Cesare stette Pompeio.
A pié de ‘colli ove la bella vesta&c.
Celles=cy regissent le Datif, àsçavoir,
E iiij
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GRAMMAIRE
Aspetto à me egli non è nulla.
Afronte à nemici.
Eran d’intorno al corro trionfale.
Infino à Roma n’udirai lo scoppio.
Dinascosco al padre.
Egli è dietro alla sua fatica.
Vicino alla notte: vers la nuict.
Vicino alla città: pres de la ville.
Celles-cy servent à l’Accusatif, açavoir,
Per mantemimento della vita.
Per l’amor di Dio.
Per far fede quà giù del suo bel viso.
Pel palazzo: pe’ palazzi. rasente l’orecchio.
Secondo lei convien mi regga e prieghi.
Secondo che i giudici dicevano.
Indarno hor sopra me tua forza adopre.
Corse sopra il suo nemico.
Addosso me voltate tutta la colpa.
Frà le mani. frà il cenare.
Frà le vane speranze.
Fra questo mezo, ce pendant.
Intra i Filosoohi, il più nomato è Socrate.
Intra due, entre deux.
Penitenza è dolor dopo le spale.
Appo noi non sono in alcun preggio.
Più feroce ver me, sempre più bella.
Celles cy servent à l’Ablatif, àçavoir,
Con esso noi, con esso voi, con esso lui.
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ITALIENNE 37
Ogni parere approvo dal tuo in fuori,
l’approuve toute opiniõ, execpté la tienne.
Di qua dal che fà l’onde sanguine. Di la dal fiume.
Longe dalla speranza. Da longe. Da presso.
Des Interjections.
Les Interjections sont presque telles
qu’en Latin & en François, & fort peu
en usage, lequelles sont plus pour exprimer
l’affection de l’esprit, que necessaires aux
autres parties d’Oraison, & se pourront
apprendre plustost par usage que par les regles;
exemples des quelques unes, oh, horsu, viva,
ahime, oime, hoi, ah, vià vià, capperi etc.
LES
Noms numeraux et Ordinaux.
Un, uno, una, Primo.
Duo, duoi, due, Secondo.
tre, Terzo.
quattro, Quarto,
Cinque, Quinto,
Sei, Sesto.
Sette, Settimo.
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GRAMMAIRE
Otto, Ottavo.
Nove, Nono.
Dieci, Decimo.
Undici, Undicesimo.
Dodici & dodeci, Duodecimo.
Tredici, Tredecimo.
Quatordici, Quartodecimo.
Quindici, Qintodecimo.
Sedici, Sestodecimo.
Decisette, Dicesettesimo.
Deciotto, Diciottesimo.
Decinove, Dicenovesimo.
Venti, Ventesimo.
Trenta, Trentesimo.
Quaranta, Quarantesimo.
Cinquanta, Cinquantesimo.
Sessanta, Sessantesimo.
Settanta, Settantesimo.
Ottanta, Ottantesimo.
Nonanta, Nonantesimo.
Cento, Centesimo.
Mille. Millesimo.
FIN.
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LO SPECCHIO
DEL RAGIONAMEN-
to Vangelico, overo, lo stimo-
lo d’amore, tradotto di lati-
no in Italiano, dal R.P.F.
Nicolo Aurifico Senefe
Carmelitano.
Honoriamo riverentemente noi chri-
stiani Giesú Chiristo Nazareno, il
quale fù da’Giudei innocentemente
condennato, et da’ gentili crudel-
mente crocifisso, sarà di molto giovamento à noi,
che siamo della famiglia di Christo , et di grand’
honore, si Faremo riverentia alle infirmità del sal-
vatore, et quelle abbracciando ci sforzeremo
d’imitarle. Queste sono gl’instrumenti fortißimi
co’ quali l’onnipotente virtù, e l’investigabil sapien-
za di Dio potentemente ed invisilmente ha rif-
taurato il mondo, e quotidianamente lo ristaura.
Se christo nostro Signore ha voluto farsi ab-
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RAGIONAMENTO
quanto minor degli Angeli, à fine che raggua
gliasse noi à gli angeli, chi non si vorra per
amor suo humiliare? Se Christo Signor nostro è
stato crocifisso per i peccatori indolcendo l’amari-
tudine della croce, è morto per amazzar la morte,
e per dar’ à noi la vita, chi non vorrà amarlo?
Se christo è ascesi à quella gloria nella qual si
ritrova, e gli è stata data ogni potestà in cieto et
in terra, à fine che tutte le creature l’adorino, per
mezo dell’ignominosa croce , chi si vergognera, e
dubiterà di tenere i medesimi mezi per esser assal-
tato.
Et dove debbe esser t la tu gloria ò christiano,
se non nel nome di Giesù Christo tuo signore? In
quel nome il qual supera ogni altro nome , virtù
del quale chi è benedetto in terra, è anco benedetto
in Cielo? o figliuoli della redentione, gloriatevi nel
suo santo nome, honorate il vostro salvatore, il
quale ha operato in voi cose mirabili, e laudatelo
meco in questa guisa, ò Christo Giesú Rè d’Israel,
lume de’ gentili, Principi di tutti i Regi terreni,
Signor forte, et virtù fortißimo di Dio onnipo-
tente, noi t’adoriamo. O prezzo precioso della
nostra humanità, hostia pacifica che con la suevità
del tuo inetimabil’ odore facesti sì, che il padre
s’humiliasse verso di noi; Noi t’adoriamo, O giesú
Christo, noi predichiamo le opere della tua mise-
ricordia, ti offeriamo sacrificio di laude, poiche
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VANGELICO 40
tanto misericordioso ti sei mostrato verso di noi
figliuoli scelerati e dannati.
O signore. Essendo noi tuoi nemici, et dominan-
doci la morte alla quale per legge eran soggette
tutte le creature , tu ti sei ricordato della tua ri-
chißima misericordia risguardando da alto noi tut&
ti che stiamo in questa valle di miserie, e di pianto.
Tu vedevi (signor mio) l’afflittion del tuo popo-
lo, e mosso dalla dolcezza della tua intrinseca Cari-
tà cõminciasti a pensar pensieri di pace e di rede-
tione. Anzi di più: che essendo figliuol di Dio, è
vero Iddio constustantiale al padre, ed allo spirito
santo habitando luce inacceßibil, e gouvernando
il tutto con la parola della tua virtù non ti sei de-
gnato di discender nell’ergastolo di questa nostra
humanità gustando la nostra miseria, e preparan-
doci alla gloria. Parea poco alla grandezza della
tua carità, di mandar un angelo a riscattarci,
mà tu sei voluto scendere da noi mandando ad ef-
fetto il comandamento di tuo padre; venendo
non mutasti però luogo, mà manifestasti la tua pre-
sentia con questa nostra humanità, scendesti dal
tuo regal solio ove sei circindato di gloria, e ve-
nisti a d habitar nel sacrato virginal ventre di Ma-
ria. Ove essendo conceputo per virtù ed obubration
dello spirito santo né sminuisiti punto la tua Maestà
nè mandasti la verginità di quella santa donna.
O che humiltà degna d’esser amata ed ammira
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RAGIONAMENTO
ta, essendo tu Iddio, non ti sei sdegnato di diven-
tar un verme, cioè uomo vile, et abietto. Al
lude il S. dottore alle parole del salmo dette in
persona di christo, Io son verme e non huomo,
obbrobrio degli huomini, ed abiettion della plebe,
ed essendo Signor mostrarti servo con i tuoi servi.
Ti parve poco d’esserci padre, che ti volesti degna-
re d’esser ancho nostro fratello. Essendo tu Signor del
tutto, hai voluto fin del principio della tua nati-
vità cominciar a gustar l’amaritudine dell’estrema
povertà. Perciocche, come dice la scrittura, quando
tu nacesti non havea ove ponerti la tua dolicißima
madre ritrovandosi sotto quel diversorio ed alber-
go, e però ti pose nel presepio, il quale pigliò in
presto dagli animali irrationali, ò voi che sete po-
veri consolatevi, consolatevi dico, poiche il signore
ha voluto esser vostro compagno. Non giace in
nobili e morbidi, non habita tra quelli che vi-
vono delicatamente, ma con i poveri, per il che non
occorre che più vi gloriate voi ricchi che habita-
te in tante dilicatezze et dormite ne’letti tanto
adornati, A che fine christiani fuggite i letti duri,
essendo che questo povero fanciullo nelle cui mani si
contengono tutte le cose ha più presto eletto le dure
paglie che le vostre sete e piume, mà è stata essen-
te dalle persecutioni quella tenera infantia? Nò,
percioche prendeva anchora il latte da quelle sa-
cratißime poppe, che parlando l’Angelo à Giuseppe
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VANGELICO 40
suo nutrice gli disse tu presto, piglia teco il fãciullo,
e vattene nell’Egitto, essendo che Herode si apparec-
chia per ammazarlo, all’hora cominciasti ò mio buõ
Giesù, à patire, nè solamẽte tal persecutione suppor-
tasti, mà fusti ãcho ammazzato nelle tue mẽbra, poi
che Herode tirannicamente ammazzò per amor tuo
tante migliaia di fanciulli i quali ancora lottavano.
Nel tẽpo della tua fanciullezza, ci desti grand’-
essempio d’humiltà, impero che non volesti seder nè
conservar con vary consigliery ma con i dottori
interrogandoli, rispondendoli, se ben tu sei il Si
gnor delle scientie, anzi la vera sapienza di Dio. ci
desti anco essempio di patientia mostrandoti tanto
ubidiente alla madre e al nutrice. Passati i gior-
ni della fanciullezza, e fatto huomo, cominciasti à
operar cose di maggior importanza, mostrandoti
vero gigante. Però per mostrarti primieramente
simile a’ tuoi fratelli, andando à trovar il tuo
servo Giovanni Battista il quale battezzava nel
deserto, da esso humilmente à guisa di peccatore
volesti esser battezzato et pur non havevi nissu-
na sorte di peccato: Essendo battezzato non restasti
tu santificato dell’acque, mà l’acqua da te, della cui
santificatione tutti noi participiamo: Dopò il
batesimo con l’istessa tua fortezza di spirito te
n’andasti nel deserto, dandoci essempio di solitudi-
ne. Nè solamente la solitude tollerar volesti, mà
anco sopportar fame quaranta giorni, la tenta-
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IL RAGIONAMENTO
tione dell’inimico, à fine che il tutto à noi fusse
più tollerabile. Tene venisti poi alle pecorelle d’Is
raele, che e rano smarrite , ed inalzando la vera
lampa per illuminar il momdo, cioè, promettendo,
il regno di Dio à tutti quelli che ti obedivano,
confermando le parole con i segni, mostrasti la tua
virtù, et la Divinità in tutti gl’infermi sanan
dogli e facendogli gratamente partecipi della desi-
derata salute à fine che tutti tu poßi guadagnare,.
Mà, ò Signor mio, l’oscurità del cuor loro fece sì,
che disprezzarono le tue parole, e non volsero
prestar fede a’ miracoli tuoi, tal che molti pochi,
quelli vili e baßi, ti obedirono, co’ quali però poi
tu fusti sufficiente a confonder i grandi ed i forti.
Mà che più? non contenti di non ti haver ubedi-
to, ti disprezzarono e trattarono come gli parve.
Et quando tu facevi nel cospetto loro opere divine,
Eßi per il contrario hebbero ardire di mormorar,
dicendoti molte ingiurie: cioè, quest’huomo non è
da Dio: costui scaccia i demony in virtù de’ de-
mony: inganna le turbe: è mangiatore , è bevi-
tore di vino: et amico de’ publicani, e de’ pec-
catori.
Perche ti lamenti, perche sospiri, ò huomo di
Dio quando sei ingiurato? Non sai tu quante in-
giurie furon fatte al nostro Signor Giesù Christo?
Or se han chiamato belzebue il padre della fami-
glia, di che ti meravigli tu se co’l medesimo nome
chiama-
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VANGELICO 41
chiamano i suoi domestici. Tutte queste ingiurie
ti fecero signor mio, anzi ti volsero anco lapidare,
et ti ragguagliasti à un sordo e muto senza mai
risponder cosa alcuna. finalmente, o buon Giesù
coprarono il tuo giusto sangue dal discepolo tradi-
tor trenta denari, afine che senza causa alcuna
potessero darti la morte. Ne t’era nascosta la per-
fidia del malvagio traditore, anzi nella cena lo
manifestasti, e himilmẽte gli lavasti i piedi ch’era-
no apparecchiati per sparger’il tuo sangue, o terra
e cenere ancora camini co’l capo alzato, anchora ti
lasci guidar dalla superbia, e commuover dall’im-
patientia? Considera questo divinißmo specchio
d’humiltà, e di mansuetudine: Christo Giesù
vero giudice de’ vivi, e de’ morti, come s’humiliò
innanzi a’ piedi del traditore. Impara da lui che
essendo mite ed humile di cuore facilmente potrai
confondere la tua superbia, e vergognarti della
tua impatienza. Mostrati anco grand’effetto di
mansuetudine, Signor mio, in questo, che non
volesti palesar che fosse il traditore, anzi amore-
volmente l’ammonisti che prestamente essequisse ciò
che haveva nell’animo; Alle cui parole non essen-
dosi commesso nè ravedendosi quell’iniquo uscendo
fuora procurò di mandar ad effetto la sua prava
intentione O Lucifero che già ti levavi la mattina
à buon hora à goder le delitie del paradiso, come
sei calcato adesso? Tu eri già tutto glorioso, catta-
F
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RAGIONAMENTO
dino del Cielo, e partecipe delle parole di Dio. Co-
me dunque hai voluto adesso esser annoverato
tra’ figliuoli delle tenebre, e t’è piaciuto abbracciar
le cose vili et immonde? All’hora, signor mio,
la tua famiglia fù clarificata à guisa d’Angeli, e
fù degna d’esser fatta partecipe del suo santißimo
e dinißimo ragionamento, poi che quel corrotto
e malvagio vaso uscì fuora, il quale era veramente
indegno di questo limpidißimo liquore.
O Signor mio, havendo tu dato e lassato il
comandamẽto della carità, e pazienza, ed havendo
ben disposto il regno di tuo padre à tuoi fratelli
prontamente, ed amorevolmente te n’andasti al
luogo ove sapevi dover esser tradito, quantunque
il traditor di ciò ne fusse consapevole. Quivi ritro-
vandoti, non ti vergognasti di manifestar à disce-
poli la malinconia che nel cuor havevi, dicẽdoli, l’a-
nima mia si ritrova in grandißima tristezza per
la quale quasi muore. All’hora da eßi disconstandoti
alquanto ed inginocchiandoti innanzi al padre
co’l viso risguardando la terra cominciasti a dire:
ò padre si fosse possißile, io volentieri refleterei di
bever questo calice; nel qual tempo in quãte angustie
tu ti ritrovaßi, segno manifesto à vederti il sudor
di sangue che per tutto il tuo corpo mandasti fuora.
O signor del Cielo e della terra, d’onde nasceva in te
questa gran malinconia, et un oratione di tanta
efficacia? Nè fù egli volontario il sacrificio che tu
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VANGELICO. 42
offeristi al tuo dolißimo padre? Sì veramente,
Mà teniamo per certo che tutto questo procedesse
per consolation de’ tuoi mẽbri infermi, mostrandoti
che desperar non si debbe se la carne è inferma, e lo
spirito pronto. Prevede anco à questo fine accioche
tu ci manifestaßi d’haver presa veramente l’im
becillità di questa nostra carne, e che veramente
portasti sopra di te i nostri difetti. Quella voce fù
voce dell’humanità, poiche aggiongesti: lo spirito è
pronto e la carne è inferma. Imperoche quanto
fosse pronto lo spirito tuo al padre, lo manifestasti
all’hora quando che venendo il traditore con la
corte per prenderti, arditamente gli andasti incon-
tro dimandandolo ciò che cercavano, manifestan-
dogli che tu, e non altri era Giesù Nazareno. Di
più venendo Giuda per bacciarti co’l cui bacio
voleva tradirti, tu non gia ti discostasti si ben il
tutto sapevi, mà prontamente accostatsti la tua bocca
santa innocente e senza inganno, aquella ch’era
piena di malitia.
O innocente agnello di Dio, che havevi tu à far
con quel lupo? che conventione è tra te, e Belial?
Tutto procedeva signore, dalla tua benignità de-
desiderando mostrar verso di lui tutti quei segni
ed effetti con quali si havette potuto molificare, e
riconoscer. Imperoche non solamente gli ramentasti
la tua antica amicitia, mà etiandio procurasti di
sbigottirlo, dicendo; è Giuda ardirsci di tradir il
Fij
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RAGIONAMENTO
figliuol dell’huomo con il bacio? Hor ecco che non
prima havesti detto queste parole che i Filistei as-
saltarono il vero Sansone, i quali si ben erano ca-
scati a dietro all’udir della tua voce ( il che a questo
fine promettesti accioche conoscesse il mondo che
niente può la presontion humana contra se tu non
le prometti) pure non si vergognarono di metterti
le mani adosso. Et chi potrà giamai udir quest’
historia senza pianto, considerando quanto fiera-
mẽte ti prefero, havendo ancho ardimẽto di legar te
agnello innocentißimo, tirandoti a guisa di ladro-
ne vituperosamente alla morte? Nè anco all’hora
potesti contenerti di non manifestar gli effetti
della tua misericordia sopra i tuoi inimici, percioche
amorevolmente havesti sanato il servo ferito nel-
l’orecchie, e rafrenasti il zelo che mostrava d’ha
ver verso di te il tuo discipolo. Maledetto fù vera-
mente il loro furore poiche fù pertinace, et osti-
nato, non si essendo mollificato nè per la maestà de’
miracoli, nè per la pietà del beneficio.
Havendoti presentato quei maligni al collegio,
e consiglio de’malignati, non mancasti di con-
fessar e confirmar la già detta predicata verità,
ove per bestemmiatore fusti sententiato. O dolcißsi
mo, Signor mio, quanti straty, e schermi quivi
patisti. All’hora ti spuratono nel viso In quel
viso sputarono tanto degno et venerabile che lo
desiderano di veder gli Angeli del paradiso che
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VANGELICO. 43
apporta allegrezza a tutto’l cielo, ed il qual, ado-
rano tutti i buoni. Nè solamente ti sputarono nel
viso, mà ti percossero con quelle sacrileghe mani,
te lo coprirono, e velarono beffegiandoti. Nè qui
si fermarono, mà ti presentarono a quel gran cane
Pilato facendo ogni istantia che ti crocifiggesse,
contentãdosi più tosto che fosse salvato l’homicida-
dario, che tu innocente, anteponendo il fango all’oro:
ò che infelice cambio quell’iniquo Pilato anchora
che sapesse che tutto nasceva per invidia che la
Sinagoga haveva verso di te non mancò però di
leggiarti, di mandarti ad Herode, di mostrarti
nudo nel cospetto del popolo, et ancho di flagellar
la tua santißima ed innocentißima carne.
O Eletto e diletto fanciullo del io Signore, che
cosa havevi tu fatto che meritaßi tanti flagelli
e dileggiamenti? Niente veramente, io fui causa
di tanto male. Io ho mangiato l’uva acerba, ed i
tuoi denti hanno patito, e veramente hai pagato
il debito che non hai fatto. Nè anco si fatto l’im-
pietà di Giudaica, poscia che finalmente ti dettero in
mano de’ gentili a farti crocifiggere. Et perche gli
sarebbe paruto haver fatto poco d’haverti fatto mo-
rire di si fatta morte vergognosißima, ti volsero
schernire e dileggiare, e dare molti tormenti, che
sia il vero, che dice la scrittura, essendosi congre-
gata tutta la corte nel pretorio spogliandolo delle
propre vesti, lo vestirono d’una porpora, di più
Fiij
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RAGIONAMENTO
coronandolo di spine, lo battevan con una canna
su’l capo incoronato: ed inginocchiandosi avanti
di lui per dispregio gli dicevano: Dio ti salvi Rè de’
Giudei, sputandoli anco in faccia.
Havendolo dileggiato, di nuovo lo vestirono
delle proprie vestimenta, ed havendoli posto sopra
le spalle una croce lo condussero su’l mõte Calvario:
o’ve havendoli dato il vino mirrato, dopo che
lhebbe assaggiato, non lo volse bevere. All’hora lo
crocifissero. Essendo in croce, cominciò à parlare, e
disse, Padre perdona a questi crocifissori, perche
non mi conoscono. Oltre di questo conoscẽdo hormai
esser al fine delle cose predette, disse. Io ho sete.
Laqual parola intendendo quelli, corse uno, pi-
gliando una sponga, et integendola nell’aceto,
con una canna, gli volse dar da bere, il qual aceto
havendo gustato disse. E consumato, e cosi gridan-
ndo ad alta voce. Padre io raccomãdo nelle tue mani
lo spirito mio, e chinando il capo, espirò, All’hora
un di quei soldati con la lancia havendo gli aperto
il costato, di subito n’usci sangue et acqua.
Essendo spirato subito si scurò il cielo durando tal
scurità fin’ à hora di nona: il velo del tempio si
Stracciò dal capo fin al baffo, la terra tremò, le pietre
si spezzarono, i monumenti s’apprirono, e molti
morti risuscitarono, or chi è costui della cui morte
si muove a compaßione il cielo e la terra, e moren-
do risuscita altri? Essendo risuscitato il di terzo,
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VANGELICO. 44
egli discese nell’nferno a tirar i santi padri, poi
salì al cielo, sedendo alla destra di Dio padre,
donde verrà a giudicar i vivi e morti.
IL TRIONFO DELLA
DIVINITA.
Di M. F. Petrarca.
DApoi che sotto’l ciel cosa non vidi
stabile, e ferma, tutto sbigottito
Mi volsi: e dißi, Guarda, in che ti fidi?
Risposi, Nel Signor che mai fallito
Non ha promessa à chi si fida in lui:
Mà veggio ben, che’l mondo m’ha schernito;
E sento quel ch’io sono; e quel , ch’i fui;
E veggio andar, anzi volar il tempo,
E doler mi vorrei, ne sò di cui.
Che la colpa e pur mia; che più per tempo
Dovea aprir gli occhi, e non tardar al fine
Ch’a dir il vero, homai troppo m’attempo.
Mà tarde non fur mai gratie divine:
In quelle spero, ch’en me ancor faranno
Alte operazioni, e pellegrine.
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IL TRIONFO
Cosidetto, e risposto; hor se non stanno
Queste cose, che’l ciel volge, e governa:
Dopo molto voltar, che fine haranno?
Questo pensava: e mentre più s’interna
La mente mia; veder mi parve un mondo
Novo in etate immobile, et eterna;
È’l sole e tutto’l ciel disfare à tondo
Con le sue stelle: a ncor la teraa, e’l mare;
E rifarne un più bello, e più giocondo.
Qual maraviglia hebb’io, quando restare.
Vidi in un piè c ui, che mai non stette,
Mà discorrendo suol tutto cangiare?
E le tre parti sue vidi ristrette
Ad una sola, e quell’una esser ferma
Si che come solea, più non s’affrette?
E quali in terra d’herba ignuda et erma.
Ne fia, ne fù, nè mai v’era anzi, ò dietro
Ch’amara vita fanno, varia, è’nferma.
Paßa’l pensier, si come sole in vetro,
Anzi più assai: pero che nulla il tene:
O qual gratia mi fia, se mai l’impetro,
Ch’i veggia ivi presente il sommo bene
Non alcun mal, che solo il tempo mesce
Et con lui si diparte, e con lui vene.
Non haur’ albergo il sol in Tauro o’n pesce
Per lo cui variar nostro lavoro
Hor nasce, hor more, hor scema, e hor cresce.
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DELLA DIVINITA’ 45
Beati spiriti, che nel sommo choro
Si trouveranno, o trovanno in quel grado.
Che sia in memoria eterna il nome loro.
O felice colui che trova il guado,
Di questo alpestro e rapido torrente,
C’ha nome vita, ch’à molti è si à grado.
Misera la volgar , e cieca gente.
Che pon quì sue speranze in cose tali;
Che’l tempo le ne porta si repente:
O veramente sordi, ignudi, e frali,
Poveri d’argomento, e di consiglio,
Egri del tutto e miseri mortali.
Quel, che’l mondo governa pur col ciglio:
E conturba, e acqueta gli elementi,
Al cui saper non pur io non m’appiglio,
Ma gli Angeli ne son lieti, e contenti.
Di vedere de le mille parti l’una,
et in ciò stanno desiosi, e’ntenti.
O mente vaga al fin sempre digiuna!
A che tanti pensieri? un’hora sgombra
Quel ch’en molt’ anni a pena si raguna.
Quel che l’anima nostra preme e’ngombra;
Dianzi, adesso, hier, diman, mattino, e sera,
Tutti in un punto passeran, com’ombra.
Non haurà loco fù, sarà, ne era:
Mà è solo, in presente, e hora, e hoggi,
E sola eternità raccolta, e’ntera.
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IL TRIONFO
Quanti spianati dietro, e innanzi poggi,
Ch’occupavan la vista, e non sia, in cui
Nostro sperar, e rimembrar s’appoggi,
Laqual varietà fà spesso altrui,
Vaneggiar, si, che’l viver pare un gioco,
Pensando pur, che sarò io, che fui?
Non sarà più diviso à poco à poco,
Mà tutto insieme: e non più state, ò verno,
Mà morto’l tempo, e variato il loco
E non hauranno in man gli anni’l governo
De le fame mortali: anzi chi fia
Chiaro una volta, fia chiaro in eterno.
O felici quell’anime che’n via
Sono, ò saranno di venir al fine,
Di ch’io ragiono; quantunqua si sia.
E trà l’altre leggiadre, e pellegrine,
Beatißima lei, che morte ancise
Assai di quà dal natural confine.
Parranno all’hor l’angeliche divise,
E l’honeste parole, e i pensier casti
Che nel cor giovenil natura mise.
Tanti volti, che’l tempo, e morte han guasti,
Troveranno al lor più fiorito stato;
E vedraßi ove amor tu mi legasti:
Ond’io à dito ne sarò mostrato;
Ecco, chi pianse sempre, e nel suo pianto
Sopra’l rifo d’ogni altro fù beato:
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DELLA DIVINITA. 46
E quella di cu’ ancor piangendo canto,
Haurà gran maraviglia di se stessa
Vendendosi frà tutte dar’ il vanto
Quando ciò sia no’l sò: sassel propri’essa
Tanta credenza, a più fidi compagni,
Di si alto secreto, ha chi s’appressa?
Credo che s’avvicini: e de’ guadagni
veri, e de’falsi si farà ragione
Che tutte fieno allhor opre di ragni.
Vedraßi, quanto in van cura cura si pone;
E quanto indarno s’affatica, e suda;
Come sono ingannate le persone.
Nessun secreto sia, chi apra, ò chiuda.
Fia ogni conscienza, ò chiara, ò fosca
Dinanzi a tutto ‘l mondo aperta, e nuda:
A sia, chi ragion giudichi, e conosca:
Poi vedrem prender ciascuno suo viaggio,
Come fiera cacciata si rimbosca;
E vederaßi in quel poco paraggio,
Che vi fà ir superbi, oro, e terreno
Essere stato danno, e non vantaggio.
E’n disparte color, che sotto’l freno
Di modesta fortuna, hebbero in uso
Senz’altra pompa di godersi in seno.
Questi cinque trionfi in terra giuso
Havem veduti, e à la fine il sesto,
Dio permettente; vedrem là suso;
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IL TRIONFO
È’l tempo disfar tutto, e così presto,
E morte in sua ragion cotanto avara,
Morti saranno insieme, e quella, e questo,
E quei che fama meritaron chiara,
Ch’l tempo spense, e i bei visileggiadri
ch’empallidir fe’l tempo, e morte amara.
L’oblivion, gli aspetti oscuri, et adri
Più che mai bei tornando, lasceranno
A morte impetuosa i giorni ladri.
Ne l’età più fiorita, e verde haranno
Con immortal bellezza eterna fama:
Mà innanzi a tutti, ch’à rifar si vanno.
E quella, che piangendo il mondo chiama
Con la mia lingua, e con la stanca penna:
Ma’l ciel pur di vederla intera brama.
A riva un fiume, che nasce in Gebenna,
Amor mi diè per lei si lunga guerra:
Che la memoria ancor il cuore accenna.
Felice sasso, che’l bel viso serra
Che poi c’havrà ripreso il suo bel velo;
Se fù beato, chi la vide in terra,
Hor che sia dunque a rivederla in cielo.
ORATIONE AD IDDIO.
Potentißimo Dio del sommo et imo,
tu che creasti il ciel, la terra e’l mare,
Gli angeli de la luce, e l’huom di limo
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ORATIONE 47
Tu che nel ventre vergine incarnare
Per noi volesti padre ognipotente,
Et nascere, e morire, et sucitare.
Tu che co’l proprio sangue veramente
N’apristi il ciel, spogliasti il limbo, et poi
Satan legasti misero e dolente.
Tu che con sante braccia aperte à noi,
Anchor ti mostri mansueto e pio
Per darne eterno ben ne i regni tuoi.
Ascolta padre l’humil prigo mio
Che supplisce e divoto à te ne vegno
A te che ti festi Huom per farme Dio.
Con che ti paghero mai Signor mio
Di tanti benefici a me largiti
Che guidardon potrò mai darti in pegno?
Stati sono i favor certo infiniti
C’hai dimostrati à me vil peccatore
Che mi governi ogni hor, ogni hor m’aiti.
Gemme non cerchi gia d’alto valore
Ne perle oriental, ne grand thesoro
Che tu gli hai fatti, tutto è tuo, Signore.
Tutte le cose da te fatte foro
Ne ponno in terra i miseri mortali
Pur una paglia attribuirsi à loro.
Tu con uno volger d’occhio un mover d’ali
Reggi e governi tutti gli elementi
I cieli et i regni ciechi et infernali.
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ORATIONE.
Altro non cerchi da l’humane menti,
Altra offerta non vuoi ch’un cor sincero
A te inchinato sol questo consenti.
Et che tu sia riconosciuto il vero
Dio d’Israël, colui che Faraone
Sommerger fece furibondo e fiero.
Opere cerchi sol perfette e buone,
Et ch’ogni un lodi te che dentro vedi,
Con providentia l’altrui intentione.
Picciolo è il premio (oime) che tu ne chiedi,
Et se poco s’osserva, tu Signore,
Pur ne vuoi far d’eterna gloria heredi.
Grande è la tua bontà, troppo l’amore.
Che ne dimostri, mà di rado noi
Lo conosciamo, qual più espresso errore:
Di par ne va con la giustitia poi
La tua misericordia con cui Dio,
ottimamente il tutto volger puoi.
Mà troppa è l’ignoranza, e’l fallo rio
Nostro, che consecrarti ti contendiamo
Un cor sicero, humiliato e pio.
Anzi (miseri noi) sempre pecchiamo
Contra te grandamente alto monarca,
È’n vanità, quel che ne dia spendiamo,
Pria, Signor mio, che la tremenda Parca
Rompa degli anni miei lo stamefrale,
Perdonami l’offesa che mi carca.
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ORATIONE. 48
E la misericordia tua sia tale
verso di me vil peccatore indegno,
Ch’io viva teco in Ciel sempre immortale.
Fammi Signor della tua gratia degno,
Non mi punir secondo i falli miei
C’hanno di remißion passato il segno.
Pater peccavi miserere mei
Infiamma il cor, lo spirito e l’alma mia,
Et piacciati ch’io venga ove tu sei.
Tu che sei viva, veritate e via.
Fammi conoscer che quanto nel mondo
Di bene havrò, per tua bontà sol sia.
Se felice sarò, ricco e giocondo,
di stato, et di tesor, fà ch’in servitio
Tuo possa usarlo con timor profondo.
Et se stratio n’havrò, doglia e supplitio,
Fammi con Giobbe patiente e forte,
Fammi sempre costante al tuo servitio.
Quel ch’a te piace Rè de l’alta corte,
Ame gradisce, à me deletta ancora,
O sia benigna, o sia contraria sorte.
Solo è l’intento mio servir ogn’hora
L’immensa maestà tua padre santo.
Chi serve à te, tutta la vita honora,
Et al fin vola al ciel con festa e canto.
Laus Deo, Virginió; Matri
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